Fortunes de Boccace – Manifestations

À l’occasion du 650e anniversaire de la mort de Boccace (1313-1375) et en clin d’œil à l’exposition Boccace en France : de l’humanisme à l’érotisme organisée par la Bibliothèque nationale de France il y a 50 ans, une journée d’étude explore l’œuvre et la postérité du poète.

 

La journée d’étude Boccace (1313-1375), aujourd’hui est consacrée à la réception de l’écrivain, aux traductions de ses œuvres en France ainsi qu’aux riches collections de ses textes conservés au département des Manuscrits et à la Réserve des livres rares.

Un poète particulièrement lu en France

Dans la France du XVe siècle – mais cela vaut aussi pour le début du siècle suivant –, Boccace a été lu et illustré plus que partout ailleurs hors d’Italie. Il y a été connu dès la fin du XIVe siècle, initialement par le canal humaniste avignonnais qui s’intéresse d’abord à ses œuvres latines, le De mulieribus claris et le De casibus virorum illustrium, les premières à être traduites, entre 1401 et 1409, notamment par Laurent de Premierfait. Mais le Decameron n’est pas en reste, premier ouvrage en langue toscane à être traduit en français par le même Premierfait en 1414. Les manuscrits de ces traductions, destinés aux princes et princesses et aux grands personnages, sont richement illustrés, tel le Cas des nobles hommes et femmes offert au duc de Bourgogne Jean sans Peur ou celui offert au duc de Berry, Les cleres femmes réalisé pour Louise de Savoie ou le Decameron copié pour Philippe le Bon – conservés à la bibliothèque de l’Arsenal ou au département des Manuscrits.

La roue de la fortune, planche tirée du Livre des Cas des nobles hommes, de Boccace - XVe siècle - BnF, département des Manuscrits – Français 130

 

Des manuscrits des bibliothèques de Pétrarque et Boccace

Mais on trouve aussi dans les collections de la BnF des manuscrits que Boccace a eus entre les mains. C’est probablement le cas du plus ancien Decameron qui nous est parvenu, copié vers 1360 par Giovanni d’Agnolo Capponi, sans doute dans le cabinet de travail de son auteur à partir d’une copie écrite par celui-ci. C’est une certitude, en ce qui concerne certains des manuscrits de la bibliothèque de Pétrarque, comme le codex des Enarrationes in Psalmos de Saint Augustin que Boccace lui-même a offert à son maître et ami en 1355 ou encore celui de l’Histoire naturelle de Pline. C’est aussi le cas du Liber de regno Siciliae qui porte les traces des lectures de Boccace, et d’autres volumes encore. Cette journée d’étude permettra non seulement de faire le point sur l’état de la recherche sur les collections de manuscrits et des premiers imprimés des œuvres de Boccace en langue italienne ou française que possède la BnF, mais aussi de revenir sur la fortune du poète en Espagne, en France et en Italie.

Anne Robin et Gennaro Toscano

Article paru dans Chroniques n° 104, septembre-décembre 2025