Bibliothèque nationale de France
La BnF
S’inspirant du Dactyliothèque, une série d’empreintes en creux réalisée par Lippert en 1790, Mionnet, conservateur-adjoint au Cabinet des médailles, fit couler les reproductions de plus de 20 000 monnaies grecques et romaines. Il en publia une première liste en 1799, puis, sous une autre forme, dans sa volumineuse Description de médailles antiques grecques et romaines (12 vols., 1806-1838).
Vendus à l’époque en très grand nombre, ces moulages ont été diffusés auprès de particuliers et d’institutions autant comme objets de collection, voire d’inspiration (par exemple pour Eugène Delacroix) que comme source documentaire. Ainsi le British Museum ou le Münzkabinett de Berlin en ont acquis des séries considérables.
Ces moulages sont aujourd’hui d’autant plus précieux qu’ils sont le reflet de la collection du Cabinet des médailles telle qu’elle était vers 1800. Ces reproductions ont ainsi préservé la trace de monnaies parfois disparues, comme les nombreux aurei dérobés lors du grand vol de 1831.
Un cas particulier illustre l’intérêt de ces soufres.
Les as dits « à la patte de sanglier » sont extrêmement rares et leur interprétation très discutée. Il s'agit de monnaies de Nîmes, par ailleurs très communes, qui ont la particularité d'avoir conservé leur tenon de coulée gravé en forme de patte de sanglier. Mionnet réalisa le moulage du seul exemplaire que possédait alors le Cabinet des médailles. Découvert dans la fontaine de Nîmes en 1739, il avait été donné par le Comte de Caylus (remerciements à P. Villemur pour cette information). Or, la trace de cette pièce s’est perdue depuis qu’elle fut échangée, en 1873, le Cabinet des médailles ayant entre-temps acquis plusieurs exemplaires de meilleure qualité. Les moulages en soufre – dont au moins deux exemplaires sont préservés, l’un à la BnF, l’autre au British Museum – restent donc à ce jour le seul témoignage de cette monnaie.
Comte de Caylus Recueil d’Antiquités , base de données sur la collection d'objets archéologiques du comte de Caylus.
Après en avoir dressé l’inventaire, les soufres ont été conditionnés et protégés avec un matériel adapté à une conservation pérenne. Chaque reproduction a été numérotée puis enveloppée dans une mousse avant d’être placée dans une boîte en polyéthylène. Celles-ci ont ensuite été disposées dans des boîtes de grand format en polypropylène.
En juin 2016, ces moulages ont rejoint le site BnF de Bussy-Saint-Georges, où étaient déjà conservés les moules bivalves en terre cuite (aussi appelés briques) qui ont servi à leur production.
jeudi 11 août 2016
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