Ovide, "Metamorphoseon libri quindecim", enluminé par le Maître du Pline de Londres - 1401-1501  - BnF, département des Manuscrits, Latin 8016
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Les bibliothèques de la Renaissance

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Ovide, "Metamorphoseon libri quindecim", enluminé par le Maître du Pline de Londres - 1401-1501 - BnF, département des Manuscrits, Latin 8016

Dans le cadre de l’exposition L’invention de la Renaissance. L’humaniste, le prince et l’artiste, à découvrir sur le site Richelieu jusqu’au 16 juin 2024,  un cycle de trois conférences présente les bibliothèques illustres de la Renaissance. 

Les livres rassemblés par Pétrarque (1304-1374) dans sa bibliothèque annoncent en Occident un nouveau modèle de bibliothèque, qui se diffuse au cours du XVe siècle. Les œuvres des auteurs classiques, latins et grecs, y occupent, à parts égales avec les Pères de l’Église, une place centrale. Les grands de ce monde s’emparent à leur tour de ce modèle humaniste, sur lequel ils fondent de nouvelles bibliothèques dignes de leur éclat et propres à soutenir leur gloire. 
Du nord au sud de la péninsule italienne le modèle de bibliothèque promu par les humanistes est ainsi adopté par de nombreux princes et seigneurs, donnant naissance à de prestigieuses bibliothèques de cour : celles des Visconti à Pavie, des Gonzague à Mantoue, des Este à Ferrare, des Médicis à Florence, des Malatesta à Cesena, des rois d’Aragon à Naples, de Federico de Montefeltro à Urbino. Destinées à accroître la renommée du prince, elles sont ouvertes aux savants et aux membres de la cour. C’est dans le même esprit humaniste qu’au milieu du XVe siècle, le pape Nicolas V fonde une nouvelle bibliothèque pontificale destinée, selon les mots de l’humaniste Giannozzo Manetti, non seulement à servir à tous les prélats de l’Église mais à contribuer aussi « à l’embellissement durable et éternel du saint palais ».  
L’attention portée par le prince à la bibliothèque gagne bientôt la France : à Amboise sous Charles VIII, à Blois sous Louis XII, à Fontainebleau à la fin du règne de François Ier, la bibliothèque des rois de France s’affirme comme l’une des plus riches de son temps, comparable uniquement à celle des papes à Rome.