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Hommage de la Bibliothèque nationale de France aux poètes gazaouis

À l’occasion de la journée internationale du vivre ensemble en paix, commémorée par les Nations Unis depuis 2017, la BnF se tient aux côtés de tous les écrivains menacés en temps de guerre et souhaite notamment rendre hommage aux poètes gazaouis à travers la figure de Noureddine Hajjaj (1996-2023), victime des bombardements à Gaza. 

 

« Je suis Nourredine Adnan Hajjaj, écrivain palestinien. J’ai vingt-sept ans et de nombreux rêves. Je ne me réduis pas à un chiffre et je refuse que la nouvelle de ma mort passe inaperçue, sans que vous disiez que cet homme-là aimait la vie, le bonheur, la liberté, le rire des enfants, la mer, le café, l’écriture, Fayrouz, et tout ce qui comble de joie avant que ces choses ne disparaissent en un claquement de doigts. 
Un de mes rêves est que mes livres et mes écrits voyagent à travers le monde, que ma plume acquière des ailes que n’arrêtent ni les passeports non tamponnés ni les visas refusés. 
Un autre rêve : avoir une petite famille, et pouvoir bercer mon jeune fils, qui aura hérité de mes traits, en lui racontant l’histoire qui préparera son sommeil. Reste mon grand rêve : que la paix règne dans mon pays. Que les rires des enfants fusent avant le lever du soleil. Que nous semions une rose partout où une bombe est tombée. Que nous dessinions notre liberté sur chaque mur écroulé. Que la guerre nous laisse tranquilles pour que nous puissions enfin vivre notre vie, pour une fois ».

Extrait de Dernière lettre (28/10/2023), dans Anthologie de la poésie gazaouie d’aujourd’hui, Paris, Points Poésie, 2025, p. 28 – Traduction Abdellatif Laâbi

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