Carnet n°11 de Daniel Nadaud -  - © D.R.
Terminé

Les carnets de Daniel Nadaud. Les dessous de La Gricole

Until

Galerie des Donateurs

Carnet n°11 de Daniel Nadaud - - © D.R.

Dessinateur, lithographe, sculpteur-assembleur et écrivain, Daniel Nadaud développe depuis la fin des années 1970 une œuvre aussi discrète que foisonnante qui éclaire, avec une fantaisie empreinte d’humour noir et de tendre nostalgie, l’absurdité du monde et la folie des hommes. Une exposition en galerie des Donateurs rend hommage à sa créativité graphique et à sa fantaisie poétique à travers une sélection parmi les carnets dont il a fait don à la BnF. 

L’œuvre de Daniel Nadaud

Nourri d’images et de mots issus de ses lectures, des récits venus de l’enfance, de sa passion pour les encyclopédies, les planches d’entomologistes et les catalogues de manufactures, l’univers de Daniel Nadaud est hanté par l’Histoire, la Grande Guerre et ses engins d’armement, le monde agricole et ses outils tombés en désuétude. Son mode opératoire est l’assemblage. Dessins, estampes, livres d’artiste, sculptures et installations fourmillent ou résultent d’improbables associations d’objets issus de registres différents – guerre, cuisine, pêche à la ligne, agriculture – , de figures humaines réduites à la tête ou aux yeux, d’une faune colorée d’oiseaux, insectes ou batraciens. À Bernard Noël qui, en 2017, l’interrogeait sur sa démarche, Daniel Nadaud répondait : « Comme si l’incohérence constituait la matière de mes constructions, le monde est chaotique et je n’arrive pas à le saisir, il m’échappe, cependant je tente d’en définir une représentation. »

Daniel Nadaud - D.R.

 

Une plongée dans l’intimité de la création

En 2021, Daniel Nadaud a fait don à la BnF de 40 de ses carnets de dessins, venus rejoindre, dans les collections de la bibliothèque, l’important fonds de ses estampes et de ses livres d’artiste entrés par dépôt légal de ses éditeurs ou imprimeurs, tels Le Petit Jaunais, Alain Buyse ou l’URDLA. Couvrant la période 1980-2016, ces carnets constituent une plongée dans l’intimité de la création. Ils sont exposés en galerie des Donateurs aux côtés d’une sélection de lithographies, de sérigraphies et de livres témoignant des riches compagnonnages, littéraires et artistiques, qui ont jalonné le parcours de Daniel Nadaud. Chronique dessinée de sa vie d’artiste, les carnets dévoilent au fil des pages les travaux en cours, les projets, les voyages et les visites aux musées, les enthousiasmes et obsessions. Les milliers de dessins, croquis, notes et collages soigneusement réunis attestent de l’aisance du geste et de la formidable énergie créative du dessinateur. Ils témoignent également du rôle essentiel du dessin dans le processus de création, véritable outil avec lequel l’artiste s’empare et s’approprie de façon presque maniaque les objets qui formeront le socle de ses nouvelles œuvres. Ainsi de la cloche, dessinée à moult reprises dans différents carnets des années 1999 et 2000, qui sera utilisée dans les installations de Maison mère, troupeau, parcours (150 clarines tintinabulantes) du parc de La Courneuve en 2000 ou de Partition fantôme (cloches de porcelaine) au Château d’Olonne en 2007.

Des textes facétieux ou nostalgiques

Déployé sur la cimaise de la galerie des Donateurs, le carnet n°11, un dépliant intitulé « L’eau régale » daté des années 1991-1995, livre les dessins préparatoires du « hors-service » de table éponyme de 38 pièces en porcelaine créé en 1993 par l’artiste à l’invitation du CRAFT Limoges (Centre de recherche sur les arts du feu et de la terre). « Plateau de pâtes cornues », « Clocheton doublement emmanché », « Bibelot à l’œuf dur et au plat de côte », les titres donnés aux pièces « frustres et sauvages » de ce service « réservé[es] à un cérémonial dont le menu sera résolument anorexique » illustrent l’importance des mots et de l’écrit dans le travail de Nadaud. Omniprésents dans les carnets comme dans toute l’œuvre graphique, les notes tracées d’une minuscule écriture serrée, les méticuleuses indications sur papier millimétré, les textes facétieux ou nostalgiques et les titres en forme de jeux de mots, viennent éclairer le prodigieux bazar de l’artiste-poète-bricoleur.

Commissariat

Cécile Pocheau-Lesteven, conservatrice en chef au département des Estampes et de la photographie, BnF

Informations pratiques

tarifs et conditions d’accès
 

Entrée libre et gratuite

Horaires

Mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi :
10 h - 19 h

Dimanche :
13 h - 19 h

Fermé le lundi et les jours fériés.

Accès

François-Mitterrand – Galerie des Donateurs
Quai François-Mauriac – 75013 Paris

 

Ressources

Télécharger le communiqué de presse