Risque de perturbations des services au public les vendredi 2 et samedi 3 mai 2025, en raison d'un mouvement social
"Hello Johnny" : l'édition rare japonaise dans les collections de la BnF
En 2021, le département Son, vidéo, multimédia de la BnF a fait l’acquisition de l’édition japonaise de Hello Johnny. Ce disque rare de Johnny Hallyday, tiré à moins de 500 exemplaires, a plusieurs particularités.
La naissance d’une idole
En décembre 1959, Les auteurs-compositeurs Jil et Jan, assiste à l’émission radiophonique Paris Cocktail, au cours de laquelle le jeune Johnny Hallyday, 16 ans, interprète leur adaptation de Let’s Have A Party d’Elvis Presley. Enthousiasmés par la prestation, ils le présentent à Jacques Wolfsohn, directeur artistique de la maison de disques Vogue. Un mois plus tard, le 16 janvier 1960, Johnny signe avec ce label son premier contrat discographique. C’est à cette occasion que son nom d’artiste, initialement « Halliday », avec un « i » comme Lee Hallyday, son père de cœur, va devenir « Hallyday » : le contrat comporte une faute de frappe et Johnny choisit de conserver cette orthographe !
Durant l’été 1961, soit un an et demi après la signature de ce contrat, le chanteur, âgé de 18 ans, et professionnel depuis à peine plus d’un an, a déjà enregistré 36 chansons et vendu un total de 1 673 000 disques. Dès les premiers mois de sa carrière, des pressages de ses chansons sont réalisés pour le marché étranger. Par exemple, le 45 tours Itsy Bitsy Petit Bikini est publié en Espagne en 1960. Son premier 25 cm, Hello Johnny, est édité en Israël en 1961.
Big in Japan
En mars 1961, un premier EP * est édité par Vogue au Japon : il comprend notamment le succès Souvenirs, souvenirs. La même année, une édition d’Hello Johnny voit également le jour au pays du soleil levant. Si le disque japonais utilise bien le titre du premier 33 tours du chanteur, il ne reprend pas sa playlist originale : il compile des chansons piochées dans le catalogue des titres déjà publiés chez Vogue, dont les tubes Souvenirs, souvenirs, 24.000 Baisers, ou encore Kili Watch, ainsi que des reprises anglo-saxonnes. Ce choix de titres constitue une des originalités de cette édition japonaise.
Autre caractéristique de cette édition : elle est publiée sous licence par Polydor ** et non chez Vogue, contrairement à ses disques précédents. C’est un cas unique dans la carrière de Johnny Hallyday (à l’exception de deux autres 45 tours). Ce changement soudain de label s’explique par un désaccord artistique survenu en 1961, peu après la publication du premier 45 tours japonais de Johnny. À l’époque, « l’idole des jeunes » souhaite habiller ses nouvelles productions d’arrangements plus sophistiqués, notamment en faisant appel à des claviers et des cuivres. L’un des objectifs est de faire face à l’arrivée de nouveaux concurrents sur le marché du rock français, comme les « Chaussettes noires » chez Barclay, ou les « Chats sauvages » chez Pathé. La maison de disque rejette brutalement ses propositions : « Tu fermes ta gueule et tu chantes », lui aurait-on dit chez Vogue. Ce à quoi Johnny aurait répondu : « Je vois pas comment je peux chanter en fermant la gueule », avant de quitter le label pour signer, le 19 juillet 1961, un nouveau contrat chez Philips. Et c’est donc pour des questions de droits que l’édition japonaise de Hello Johnny sort sous licence chez Polydor.
Tout au long de la carrière de Johnny Hallyday, plusieurs pressages seront réalisés par Philips pour le marché nippon. Curieusement, ce dernier n’a réalisé qu’une seule tournée au Japon (7 représentations) du 20 au 28 janvier 1973.
Hello Johnny, Johnny Hallyday - 1 disque japonais 33t ; 25 cm, 1961. BnF, département Son, vidéo et multimédia.
Mentions complémentaires/Copyrights :
Producteur : Universal Music France
Photographe (pochette) : André Nisak / pressbackstage
Mentions complémentaires/Copyrights :
Producteur : Universal Music France
Photographe (pochette) : André Nisak / pressbackstage
Notes :
(*) EP = Extended play. Il s’agit généralement dans les années 1960 d’un 45 tours qui contient quatre titres (deux sur chaque face) et non pas deux titres seulement.
(**) Le label Polydor appartenait à Deutsche Grammophon Gesellschaft(DGG), lui-même propriété de Siemens. En 1962, la division musique de Philips, PPI, fusionne avec DGG pour former Grammophon-Philips Group (GPG), contrôlé pour moitié par Philips et pour moitié par Siemens. En 1972, l’entreprise devient Polygram, qui intègre en 1999 Universal Music Group.