Histoire du département Sciences et techniques et de ses collections

Héritier des collections scientifiques acquises par la Bibliothèque nationale au fil des siècles, le département Sciences et techniques en lui-même est de création récente : il a été constitué en 1994 au moment de la naissance de la Bibliothèque nationale de France.

 

La création du département Sciences et techniques a été décidée lors de la conception de ce qui allait devenir en 1994 la Bibliothèque nationale de France, qui regroupait l’ancienne Bibliothèque nationale et le projet de « très grande bibliothèque » voulu par François Mitterrand. Alors que la Bibliothèque nationale avait rassemblé jusqu’au début du XXe siècle des collections scientifiques françaises et étrangères étendues, les restrictions budgétaires l’ont contrainte, après la Première Guerre mondiale, à concentrer ses efforts sur les lettres, la philosophie et l’histoire (histoire des sciences incluse). Pendant plusieurs décennies, les sciences fondamentales et appliquées n’ont plus été représentées pour l’essentiel que par le biais du dépôt légal des publications françaises, alors même que la langue anglaise devenait la langue prééminente de l’édition scientifique internationale. La volonté de renouer avec l’encyclopédisme, inscrite dans le projet de Bibliothèque nationale de France, a remis les sciences à l’honneur : un département Sciences et techniques a été créé, qui s’est vu doté des moyens de conduire une politique d’acquisition ambitieuse.

Répartition des collections

L’originalité des collections d’histoire des sciences et des techniques à la Bibliothèque nationale de France réside dans la complémentarité entre les fonds en libre accès et les fonds en magasins. Les collections scientifiques et techniques patrimoniales représentent plusieurs centaines de milliers de volumes.

Réparties jusqu’en 1996 sous les lettres R « sciences philosophiques, morales et physiques, S « sciences naturelles », T « sciences médicales » et V « sciences et arts », elles constituent une source essentielle. L’histoire de la philosophie naturelle est richement représentée sous la lettre R, qui rassemble également de nombreux mémoires de sociétés savantes.
Les collections de la lettre S dont les plus anciens documents datent du 16e siècle retracent l’histoire des différentes disciplines des sciences de la vie. Elles contiennent les œuvres des grands naturalistes français et des principaux auteurs étrangers. Le botaniste suédois Linné, par exemple, fait l’objet d’un important fonds comprenant ses œuvres et celles de ses disciples, auxquelles s’ajoutent les innombrables publications des sociétés linnéennes françaises et étrangères.
Les collections médicales de la lettre T qui comptent environ 250 000 volumes dont 100 000 thèses sont particulièrement précieuses et complètes.
La lettre V est une source riche et variée pour l’histoire des techniques.

Collections des magasins

Les magasins conservent des corpus importants de textes français et étrangers entrés jusque dans les années 1920 et disposent d’une bonne couverture du domaine français à partir de cette date par le biais du dépôt légal. Plusieurs grandes collections d’histoire des sciences et des techniques ont été acquises régulièrement par la Bibliothèque nationale dans les dernières décennies et la reprise massive des acquisitions à partir de 1994 a permis d’enrichir un ensemble déjà important.