La BnF s'associe aux commémorations des mémoires de l’esclavage, des traites et leurs abolitions

À l’occasion de la 15e Journée nationale des mémoires de l’esclavage, des traites et leurs abolitions et en partenariat avec la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, la Bibliothèque nationale de France propose aux internautes une sélection de documents et de ressources associées pour mieux comprendre la place de l’esclavage dans l’histoire de la France et de ses relations mondiales.

 

 

Du 10 mai au 10 juin 2020 : un mois de commémoration en ligne

Instaurée à la suite de la loi Taubira du 21 mai 2001, la « Journée nationale des mémoires de l’esclavage, des traites et de leurs abolitions » du 10 mai invite à la réflexion, à la fois civique et historique sur l’esclavage et les combats qui ont conduit à son abolition, sur le respect de la dignité humaine et la notion de crime contre l’humanité.
La BnF s’associe à la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage pour prendre part au Mois des Mémoires et présenter, jusqu’au 10 juin, des ressources de ses collections en lien avec l’histoire de l’esclavage.
Esclave brisant ses chaînes, estampe de François-Nicolas Chifflart (1825-1901), 1865. BnF, Département des Estampes et de la photographie.
Entretiens, documents patrimoniaux, focus thématiques : plusieurs séquences en ligne viendront éclairer les thématiques de l’esclavage, des résistances et des combats pour l’abolir, et aux populations qui en sont issues. 
Rendez-vous sur cette page dédiée et sur les réseaux sociaux de la BnF. 
 

Entretiens en direct « Sortir de l’esclavage »

À partir du 13 mai 2020, la BnF propose une série d’entretiens avec des philosophes, des chercheurs et des personnalités du monde de la culture. Sur le thème « Sortir de l’esclavage », ces entretiens sont diffusés en direct sur la page Facebook de la BnF, le mercredi à 18h. 

Page Facebook de la BnF

« Il est évident, disait Aristote, qu’il y a par nature des gens qui sont libres, d’autres qui sont esclaves ». Combien aura-t-il fallu de siècles pour que les philosophes et les sociétés commencent à penser l’esclavage comme une pratique inacceptable ? Qu’un être humain puisse être considéré comme la propriété d’un autre constitue de fait un scandale éthique, économique et politique. Si l’esclavage en tant que tel a été aboli, la question « comment sortir de l’esclavage » reste d’actualité et continue de résonner dans nos têtes, dans ses diverses dimensions.

    Delphine Horvilleur © JF Paga

    Programme des entretiens « Sortir de l’esclavage » : 

    • mercredi 13 mai : Delphine Horvilleur, rabbin, sur la sortie de l’esclavage dans le judaïsme, qui prend la forme de la sortie d’Égypte, racontée chaque année dans le rite de Pessah
    • mercredi 20 mai : François Noudelmann, philosophe, université de New York (NYU), auteur de Edouard Glissant. L’identité généreuse (Flammarion 2018). Comment sortir et dépasser ces histoires qui enferment dans des identités, pour rejoindre la pensée du « tout monde » ? 
    • mercredi 27 mai : Souleymane Bachir Diagne, philosophe, université de Columbia. Comment sortir de l’esclavage sur le continent origine ? Comment la philosophie africaine a-t-elle pensé cette sortie de l’esclavage ?
    • mercredi 3 juin, à 18h : Céline Flory, chercheuse (EHESS), auteur de De l’esclavage à la liberté forcée (Kartala 2015). Que se passe-t-il après 1848, à la sortie de l’abolition de l’esclavage dans les îles à sucre au XIXe siècle ?

     

     

    Les ressources de la BnF autour de l’esclavage

    Montesquieu, «De l’esprit des lois», Livre XV, chapitre V, «De l’esclavage des nègres», 1748. BnF, Département des manuscrits.
     
    La BnF conserve notamment des documents et ouvrages emblématiques témoignant des prises de position et des résistances qui, à partir du XVIIIe siècle, ont initié la longue marche vers l’abolition en 1848 : des plus célèbres textes de Montesquieu, Voltaire ou Rousseau, au manifeste abolitionniste de Victor Schoelcher publié en 1842, en passant par les réflexions de Condorcet et des autres membres de la Société des Amis des Noirs fondée la veille de la Révolution, ou le discours prononcé par Lamartine à la Chambre des députés en 1835.