Le département de la Musique possède de très nombreuses collections iconographiques : estampes, dessins, peintures, photographies, maquettes en volume… Si la plupart est conservée sur son site de la BMO, d’autres sont également présentes sur son site Richelieu-Louvois.
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- Maquette de décor, G. Verdi - La Traviata, © Pier Luigi Pizzi
Maquettes de décors et costumes
Maquettes de costumes
Les maquettes de costumes sont les premiers dessins créés dans le processus menant à la conception des vêtements de scène. La qualité de certaines de ces feuilles et leurs auteurs parfois prestigieux nous conduisent aujourd’hui à les considérer comme de véritables œuvres d’art. François Boucher (1703-1770), peintre de Louis XV (1710-1774), Louis Boulanger (1806-1867), grand artiste du romantisme, comme Yves Saint-Laurent (1936-2008) et Christian Lacroix (né en 1951) se sont prêtés à l’exercice des maquettes de costumes. Ces dessins fournissent les informations nécessaires à la création du costume par les ateliers de l’Opéra et de l’Opéra-Comique. Des annotations concernant les matériaux à utiliser, parfois même un échantillon de tissu épinglé à la feuille, confirment l’aspect utilitaire de ces feuilles. Les inscriptions multiples, rencontrées sur les dessins, révèlent également des modifications apportées par le dessinateur ou parfois par le tailleur. Aujourd’hui, ces esquisses sont d’autant plus précieuses que l’essentiel des costumes de scène créés avant la dernière Guerre a disparu ou a été éparpillé lors de ventes organisées par l’Opéra.
«Cinq mars» : cinquante-huit maquettes de costumes, par Théophile Thomas, Théâtre de l’Opéra-Comique
«Elisca ou l’amour maternel» esquisse de décor de l’acte II, Charles Percier, Jean-Thomas Thibault et Pierre-François-Léonard Fontaine
Maquettes de décors
Les maquettes, ou esquisses de décor, forment la première étape de création d’un décor de scène. Présentées sous la forme d’un dessin en deux dimensions, elles servent de support aux discussions entre le décorateur et le directeur de l’Opéra dans l’orientation et la définition du projet.
Lorsque la première maquette proposée à l’appréciation du directeur emporte l’adhésion de ce dernier, le décorateur a la charge de réaliser une nouvelle maquette en volume, qui prend en compte les divers changements exigés parfois par l’Opéra. Moins respectueux du règlement de 1805 que les dessinateurs de costumes, les peintres-décorateurs n’ont systématisé la remise de leurs esquisses à l’Opéra qu’à partir des années 1860. La Bibliothèque-musée de l’Opéra a ainsi dû compter sur des dons et ses propres achats pour compléter les collections concernant la première moitié du XIXe siècle.
La richesse de cet ensemble, qui comprend également des productions de l’Opéra-Comique et d’autres théâtres, permet de découvrir, au fil de dessins représentant une grande variété de techniques et de styles, les changements intervenus dans le décor de scène du XVIIe siècle jusqu’à nos jours.
Maquettes de décors en volume
Lorsqu’une maquette plane est acceptée par la direction de l’Opéra, le peintre-décorateur est chargé de transposer celle-ci en volume, généralement à une échelle de 3 cm pour 1 m. Il doit alors figurer différents plans du décor et créer un modèle qui est ensuite rigoureusement suivi pour la création du décor final. Ce dernier était en effet créé, jusqu’à l’intervention de techniques plus modernes impliquant l’informatique, par le système traditionnel de la mise au carreau (une grille est placée sur la maquette et sur le support du décor final, il suffit de retranscrire carré par carré la représentation).
Coppélia : maquette construite de l’acte I, par Emile Daran