L'ombre, la nuit, le noir dans l'art - Bibliographie

Pierre Soulages aura cent ans le 24 décembre prochain. Cet anniversaire nous offre l’occasion de célébrer toute la place qui revient au noir dans l’art : du dessin aux arts du spectacle, en passant par la gravure, la peinture et la photographie, sans oublier la mode… Car le noir se porte autant qu’il se dessine, se grave ou se peint, tout autant d’ailleurs qu’il se vit, puisque l’ombre, le soir, la nuit, l’obscurité appartiennent à l’expérience de tout être vivant.

 

Sans doute Pierre Soulages est-il aujourd’hui l’artiste contemporain dont l’œuvre est la plus spontanément associée à la couleur noire. Le peintre, quant à lui, préfère parler d’outrenoir :
« Outrenoir pour dire : au-delà du noir une lumière reflétée, transmutée par le noir. Outrenoir : noir qui, cessant de l’être, devient émetteur de clarté, de lumière secrète. Outrenoir : un champ mental autre que celui du simple noir. » (ibid.)

Toutes les nuances de noir

« On pourrait concevoir le noir sur le mode du manque, comme une plage négative : trou ou vide dans la représentation. Absence de couleur. L’œil, pourtant, appréhende le noir comme une nuance positive et plurielle. Certains noirs tournent sur le vert, le rouge, le brun. D’autres sont plats, liquides ou tout au contraire profonds, immenses. Il faut donc concevoir le noir comme une sensation positive (…). Florence de Mèredieu, Histoire matérielle et immatérielle de l’art moderne.
Cette sensation positive est à l’œuvre chez de très nombreux créateurs, on le verra tout au long des pages qui suivent, y compris chez certains dont le nom, spontanément, évoquerait plutôt  la lumière, comme Renoir ou Seurat. Il s’agit bien, à la faveur des scènes nocturnes ou du clair-obscur, de redécouvrir cette « part maudite » des arts visuels, tapie dans l’ombre jusqu’à ce qu’elle puisse enfin exister sans autre justification qu’elle-même – peut-être pour la toute première fois avec le Carré noir sur fond blanc (1915) de Casimir Malevitch… Mais s’y résorbent et s’y révèlent pleinement les clairs-obscurs du Caravage, les Nuits de Georges de la Tour, les ténèbres de Rembrandt et de Murillo, les noirs profonds de Goya ou de Manet, le 20e siècle étant le siècle de l’exploration consciente de ce nouvel espace, un peu comme il fut, dans le domaine scientifique, celui de la découverte du cosmos et de ses vertigineux « trous noirs ».
Tous les ouvrages cités dans cette bibliographie sont en libre-accès, pour la plus grande partie dans la salle F de la Bibliothèque tous publics, où une présentation vous est proposée du 4 novembre au 15 janvier 2020.
 

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