Louise Bourgeois, 10 ans déjà

Il y a 10 ans, le 31 mai 2010, nous quittait Louise Bourgeois. Considérée comme une figure artistique majeure du XXe siècle, polymorphe et inclassable, elle laisse derrière elle une œuvre considérable, tant par sa créativité formelle que par sa pertinence intellectuelle et sa profondeur psychologique.
 

Interrogeant souvent la place des femmes dans la société, la vie domestique et le couple, incorporant dans ses œuvres des souvenirs et traumatismes d’enfant, Louise Bourgeois a su s’affirmer comme une grande artiste en faisant de sa propre vie un matériau artistique fécond. Célébrée dans de nombreux musées partout dans le monde, elle est aujourd’hui, après Georgia O’Keefe, l’artiste femme dont l’œuvre est la plus cotée au monde. Une décennie après sa mort, l’artiste est d’ailleurs toujours une source d’inspiration importante pour les artistes contemporains. En témoignent la collection de bijoux en son honneur, signée Menē ou encore la transposition musicale du compositeur Rob Kapilow, en l’honneur de sa sculpture « Maman ».

Pour découvrir ou redécouvrir son œuvre, voici quelques pistes d’exploration.

Expositions

Le Musée Voorlinden, aux Pays-Bas, a proposé l’exposition intitulée Louise Bourgeois : To Unravel a Torment, au printemps 2020.

La Tate Liverpool a proposé en 2019 une exposition en l’honneur de l’artiste intitulée Artist rooms Louise Bourgeois in focus. Y étaient présentées, parmi d’autres, les œuvres Spider I 1995, Femme 2007 et Cell XIV (Portrait) 2000.

La galerie suisse Hauser & Wirth lui consacre également une exposition virtuelle.  

Pour découvrir ses œuvres

Sur le site de la Tate, de nombreuses œuvres sont accompagnées d’un descriptif et parfois d’une analyse.

Le site du musée Guggenheim, à Bilbao, propose une frise chronologique de son parcours, des commentaires d’œuvres et l’analyse de certains thèmes récurrents dans la vie et le travail de l’artiste : « le corps humain, l’architecture, l’importance du psychisme et des états émotionnels, et de la mémoire personnelle ».

À New-York, le site du MoMA propose de son côté une page absolument remarquable dédiée à l’artiste. On y retrouve de très nombreuses œuvres mais également une biographie, des archives photographiques, une chronologie complète de son parcours, une bibliographie et deux essais de Deborah Wye téléchargeables en PDF, Drama of the Self : Louise Bourgeois as Printmaker, écrit en 1994, et Time stopped, time remembered, time recreated : Louise Bourgeois : Prints and Books, écrit en 2017. Les différents choix techniques et matériaux utilisés par l’artiste sont présentés un à un, avec en regard les œuvres correspondantes. Une approche thématique de son travail artistique est également présentée.

En France, le Centre Pompidou, qui accueille certaines de ses œuvres, propose un dossier pédagogique avec l’analyse de plusieurs sculptures dans un parcours progressif et structuré.

La Bibliothèque nationale de France propose également la consultation de nombreuses de ses œuvres conservées partout dans le monde, via la base de données Artstor Digital Library, que vous trouverez dans les ressources électroniques de la Bnf.

Toi et moi

Sur le site François-Mitterrand, il est également possible de contempler la sculpture intitulée Toi et moi dans le hall des globes.

En 1997, le gouvernement français commande à Louise Bourgeois une œuvre monumentale pour la nouvelle Bibliothèque nationale de France. Cette commande s’inscrit dans le cadre du 1% culturel, un programme artistique d’une ampleur exceptionnelle réalisé par six artistes contemporains (Joan Mitchell, Louise Bourgeois, Roy Lichtenstein, Jean-Pierre Bertrand, Claude Viallat, Gérard Garouste et Martial Raysse).
Louise Bourgeois réalise alors une gigantesque sculpture murale d’aluminium poli (480 x 1 249,6 x 208,2 cm), qui « offre aux visiteurs ses courbes monumentales, jaillies du mur, tel un miroir. Un « miroir coquillage » de plus de deux tonnes qui conjugue la mollesse de ses éléments incurvés à l’âpreté de ses articulations dentelées. Toi et moi est le titre de cette œuvre douce et rude à la fois, qui s’évase vers le ciel et se suspend sans retomber, comme protégeant (ou menaçant ?) de sa masse le visiteur qui la contemple. ».

À voir

À écouter

À consulter, en salles de lecture tous publics

À explorer en ligne

Pour compléter, feuilletez sa biographie, accompagnée d’une sélection d’articles de journaux en son honneur, découvrez son lien avec le féminisme, visitez son site internet, lisez un récit de rencontre avec l’artiste, apprenez 10 choses à savoir sur Louise Bourgeois, grâce à Arsper magazine et interrogez-vous sur son héritage artistique avec l’article Qui est l’artiste Marguerite Humeau, l’anti Louise Bourgeois ?