Mirko Kovać (1938-2013) - Bibliographie

L’écrivain Mirko Kovać est décédé le 19 août 2013 à Zagreb. Né le 26 décembre 1938 à Petrovići près de Nikšić (Monténégro), il a vécu en Yougoslavie durant la période communiste. En raison des attaques dont il fut l’objet pour ses positions antinationalistes à l’égard du régime de Slobodan Milošević, il avait dû fuir Belgrade au début des années 1990, après avoir prédit l’apocalypse pour la Yougoslavie. Il s’était installé à Rovinj en Croatie.

 

Sa production romanesque constitue l’aspect essentiel de son œuvre qui comprend aussi des poésies, des nouvelles, des essais ainsi que des scénarios pour le cinéma et la télévision. Ses romans et nouvelles avaient souvent été condamnés par la censure communiste et retirés des librairies et des bibliothèques au prétexte de «sa vision pessimiste du monde», tel son recueil de nouvelles Rane Luke Meštrevića (1971). Ses écrits ont été traduits dans plus de vingt langues. Il avait été révélé en 1992 au public francophone par un long et prophétique entretien publié dans le journal Libération. Il a reçu le prix Tucholsky du PEN-Club de Suède en 1993 et le prestigieux prix Herder en Allemagne, en 1995, pour l’ensemble de son œuvre. Plusieurs de ses scénarios ont également été primés dans des festivals internationaux de cinéma.

Pour une première approche

Vous pouvez télécharger la bibliographie complète en bas de la page.

La vie de Malvina Trifković
Paris: Éd. Payot & Rivages, 1994. 101 p.
Salles G et W - Langue et littérature d’Europe centrale et orientale – [891.82 KOVA 4 zivo]

Un roman étonnant, violent et lyrique écrit pendant la guerre en ex-Yougoslavie : «…il arrive fréquemment que nous découvrions et appréciions le véritable prix et la valeur des choses dès que nous les perdons, et c’est ce qui se passe avec la haine: à peine la perdrons-nous que nous la regretterons et y aspirerons». C’est avec ces mots qu’Ivan explique pourquoi et comment il a fait annuler le mariage de son frère Tomislav Parčić avec celle qu’il appelle «la Serbie» Malvina Trifković. Ivan et Malvina sont les moteurs de cette tragédie. Ivan, à cause de sa haine pour tout ce qui n’est pas croate, mais aussi pour tous ceux qui ne se rangent pas à ses opinions ; et Malvina qui, dans son innocence, brave tous les interdits avant de s’endurcir au contact d’un monde en guerre.

La ville dans le miroir : nocturne
Bruxelles : M.E.O., 2010, 306 p.
Salle G - Langues et littératures d’Europe centrale et orientale – [891.82 KOVAm 4 vill]

Ce roman autobiographique retrace l’histoire d’une famille yougoslave. Il est à la fois tendre, mélancolique et sans complaisance. Le récit, traversé de brèves réflexions sur la littérature et l’existence, est empreint de cette pensée : « notre vie n’aura pas été ce que nous avons vécu, mais ce dont nous nous souvenons ».

Le corps transparent : nouvelles ; trad. du serbo-croate par Pascale Delpech
Paris : Rivages, 1995. 162 p. 
Salles G et W - Langue et littérature d’Europe centrale et orientale – [891.82 KOVA 4 nebe]
magasin [16-D4 MON-7723]

Ces six récits sont six rencontres de l’écrivain avec des personnages qui ont cru comprendre l’Histoire, celle de leur pays, la Yougoslavie. Ils se trouvent sur le chemin de l’auteur, souvent d’une façon mystérieuse, et engagent avec lui des conversations où l’arrière-plan historique et politique se mélange avec leur souffrance. Sans manichéisme, Mirko Kovać décrit les déchirures, la peur, les horreurs d’après-guerre vécues par cette génération, celle de la rupture entre Tito et Staline en 48. Entre rêve et réalité, tendresse et désespoir, Mirko Kovać se glisse dans la peau de ses doubles jusqu’au cauchemar.