Quelques grandes figures de la danse au milieu du XXe siècle

La première section du parcours est consacrée principalement au Ballet de l’Opéra de Paris au cours des années 1950, à travers les figures de Serge Lifar et de Nina Vyroubova. Elle témoigne en filigrane de l’influence des Ballets russes sur la danse au XXe siècle.
Le parcours se poursuit avec la présentation de la danseuse franco-indienne Nyota Inyoka et de la danseuse espagnole Argentina

 

Serge Lifar (1905-1986), des Ballets russes à l’Opéra

Célèbre et controversé, Serge Lifar est une personnalité importante du ballet au XXe siècle. Né à Kiev, il commence sa carrière à Paris, en 1923, au sein des Ballets russes de Serge de Diaghilev (1872-1929), qui a profondément renouvelé le ballet à partir de 1909 en expérimentant de nouveaux styles de mouvements, de thèmes et de décors. Suite à la dissolution de la compagnie en 1929, Serge Lifar rejoint l’Opéra de Paris comme maître de ballet de 1930 à 1944 puis de 1947 à 1956, après une suspension pour faits de collaboration. Se vouant corps et âme à l’illustre compagnie, il multiplie les innovations esthétiques et conçoit de nombreuses chorégraphies. Idole du Tout-Paris, il met son prestige médiatique au service de la danse, qu’il défend inlassablement jusqu’à sa mort par des publications, des expositions et des conférences-récitals.

Nina Vyroubova (1921-2007), danseuse étoile

Originaire de Crimée, Nina Vyroubova arrive enfant à Paris et commence sa carrière de danseuse à l’âge de seize ans. Promue danseuse étoile du Ballet de l’Opéra par Serge Lifar en 1949, elle succède à Yvette Chauviré. Jusqu’en 1956, elle interprète non seulement tous les grands rôles du répertoire classique, mais aussi des personnages que Lifar a spécialement conçus pour elle. Outre une technique parfaite, elle affirme un talent d’expression d’une grande sensibilité.

Quelques ballets emblématiques

À travers la présentation de costumes, d’éléments de parure et de documents iconographiques, cette section propose de découvrir de célèbres ballets repris par Serge Lifar à l’Opéra de Paris. Giselle (1841, musique d’Adolphe Adam, livret de Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges et Théophile Gautier), L’Oiseau de feu (1910, musique d’Igor Stravinski), L’Après-midi d’un faune (1912, musique de Claude Debussy). S’ajoutent deux créations de Serge Lifar : Icare (1935, musique d’Arthur Honegger), Les Noces fantastiques (1955, musique de Marcel Delannoy). Le premier ballet illustre le précepte énoncé par Serge Lifar dans Le Manifeste du chorégraphe (1935), selon lequel la danse et le rythme corporel doivent primer sur la musique et les décors.

Nyota Inyoka (1896-1971) et ses danses de l’Inde

Aujourd’hui presque oubliée, Nyota Inyoka connaît un grand succès de son vivant. De mère française et de père indien, elle s’intéresse très tôt à la culture de l’Orient et de l’Extrême-Orient. Puisant son inspiration dans les légendes et l’art de l’Inde, de l’Égypte et de l’Assyrie, elle cherche à redonner vie aux traditions ancestrales à travers ses chorégraphies. Elle commence sa carrière à Paris en 1921 et effectue des tournées dans le monde entier. Pendant plus de trente ans, elle se produit seule ou entourée des danseuses de sa compagnie. Elle compose, outre 120 danses solo, plusieurs dizaines de ballets dont 12 sont présentés à Venise en 1952-1953 et encensés par la presse italienne. En parallèle, elle écrit des textes sur l’art chorégraphique et enseigne le yoga. Cette section rassemble une grande variété de pièces consacrées aux spectacles de danse indienne de Nyota Inyoka, de ses débuts aux années 1950. L’ombre de l’Andhra Pradesh qui la clôture est un hommage à une forme ancienne de spectacle du centre de l’Inde.

Argentina (1890-1936) et la danse espagnole

Antonia Mercé, dite Argentina, est à l’origine de la renaissance de la danse espagnole au début du XXe siècle. Née à Buenos Aires, elle est engagée comme première danseuse au Théâtre Royal de Madrid à l’âge de onze ans et fait bientôt ses débuts à Paris. En 1910, elle est remarquée au Moulin Rouge dans l’opérette L’Amour en Espagne (MM. Alevi, Joullot et Mareil, musique de Valverde), puis se produit dans différents pays d’Europe. En 1925, elle triomphe à Paris dans L’Amour sorcier de Manuel de Falla. Elle lance la formule du récital en 1926 : elle danse uniquement ses propres chorégraphies au cours de concerts où elle tient seule la scène, accompagnée simplement d’un pianiste. Très varié, son répertoire se compose de danses classiques espagnoles, de danses régionales, d’adages et de danses de composition. Son travail de création repose, pour chaque chorégraphie, sur l’étude préalable de la musique. Des documents iconographiques, éléments de parure et accessoires sont présentés dans cette section, qui rend également hommage au photographe de flamenco René Robert et au peintre Chorège.