Remontage des papiers peints de la fin du 18e siècle – collection du département des Estampes et de la photographie

dans Actualités de la conservation, n° 27, janvier-juin 2008
Mot-clé dans l’index : papier
Nadine Castex, Michel Choleau, Laurence Cormier, Gisèle Féret, Françoise Houguère et Philippe Masseau, qui ont ensemble réalisé ce travail. BnF, Département de la conservation, Site de Sablé sur Sarthe.
 

La technique de fabrication de ces échantillons était la suivante : Impression à la planche sur un papier vergé, plusieurs feuilles sont raboutées pour constituer l’échantillon; application d’une couleur de fond unie lissée sur le recto, polie sur le verso. L’impression proprement dite en utilisant autant de planches gravées qu’il y a de couleurs. Le pigment est un mélange de craie en poudre, de colle de peau et de colorant, colorant souvent d’origine minérale.

Présentation du Fonds

Entrés à la Bibliothèque Nationale en application des lois du dépôt légal mises en place pendant la période révolutionnaire, 2250 échantillons, regroupés en 13 volumes, constituent la série principale ainsi que 13 volumes brochés constituant la série de doubles .Les dépôts datés couvrent la période de 1799 à 1803.On trouve au verso de chaque échantillon le nom du fabricant, le numéro de catalogue et la date de dépôt.

Reliés au début du 19e siècle par la Bibliothèque nationale, les échantillons étaient montés soit sur onglet soit repliés côté dos et pris dans la couture. Ce mode de conservation a à la fois protégé et dégradé la collection. À l’abri de la lumière, les échantillons ont conservé des couleurs d’une grande fraîcheur, de même, les petits échantillons montés sur onglets et non pliés se sont ainsi bien conservés.

En revanche, les échantillons sortant de la reliure au niveau de la tranche de queue étaient déchirés, cornés. Plusieurs échantillons étaient repliés pour constituer des cahiers, ce qui entraînait des plis, des trous, des pertes de matière dans les parties prises dans la couture. Les différents plis réalisés pour placer les échantillons dans la reliure ont ainsi affaibli le papier (écaillage de la couche picturale au niveau des pliures).

Montage des échantillons en reliure mobile

1131 échantillons soit 80% des documents traités, ont été remontés dans 16 reliures. Les échantillons sont soit montés sur onglet, soit montés évidés (les plus petits). Le papier de montage utilisé est un papier vergé Vergatona de 130 g/m². Le format maximum d’un échantillon est de 63x70cm.
Chaque montage est indépendant et l’ensemble facilement démontable.Les montages sont maintenus serrés entre le plat inférieur, le dos et le plat supérieur à l’aide de 3 vis .L’ensemble se conserve et se consulte à plat.

Montage en format 6 boite 186 échantillons (13% des documents traités) dont les formats varient entre 63x70 et 82x109cm ont été montés à charnière entre deux vélins. La charnière est en papier japon de 34 g/m², les 2 vélins de montage sont assemblés par collage d’une toile coton auto-adhésive. L’ensemble des montages est ensuite placé dans une boîte conservée à plat.

Échantillons montés en panneau «encadré». 84 échantillons ont été montés encadrés (6% du traitement total). Des bandes de papier japon de 34 g/m² ont été collées en bordure, au verso du document et ce sur le pourtour. Des baguettes de carton muséum antique (2,4mm d’épaisseur) collées de part et d’autre de la bande débordante du papier japonais constituent le cadre. Un film polyester vient protéger le recto, les échantillons sont suspendus à l’aide de cintres, l’ensemble peut alors prendre place dans une «armoire».
Les échantillons traités ont été numérisés et sont accessibles sur Gallica.