Ada Lovelace (1815-1852), première programmeuse et pionnière de l'informatique – Bibliographie sélective

Ada Lovelace, daguerréotype / Antoine Claudet - Vers 1843
« On peut considérer à raison que la machine analytique tisse des modèles algébriques comme le métier Jacquard tisse des fleurs et des feuilles. »

Ada Lovelace, Note A, 1843

Sa vie, ses travaux

Ada King Lovelace (comtesse de, 1815-1852), mathématicienne britannique, née Augusta Ada Byron, est  la seule enfant légitime d’Annabella Milbanke et du poète romantique anglais, Lord Byron. Elle fait partie de ces figures féminines longtemps oubliées par l’histoire des sciences, victime de l’effet Matilda (théorie développée par l’historienne des sciences Margaret Rossiter), alors même que sa contribution aux mathématiques et surtout à l’informatique fut profonde et inspirante.

Poussée par sa mère férue de mathématiques, Ada étudie  les sciences et la musique malgré une santé fragile. Elle suit l’enseignement d’Auguste de Morgan , mathématicien et logicien anglais connu comme l’un des fondateurs de la logique moderne. En 1832, elle rencontre la scientifique et polymathe écossaise Mary Somerville, célèbre pour sa traduction Mechanism of the Heavens  de la Mécanique céleste de Pierre-Simon de Laplace, mathématicien et astronome du XVIIIe siècle, et qui l’aide à progresser en mathématiques. Cette dernière lui présente Charles Babbage (1791-1871), mathématicien et inventeur de prototypes de grosses machines à calculer ; il travaille sur une calculatrice mécanique : une « machine analytique » qui peut répéter des opérations et traiter des variables selon une formule inscrite sur des cartes perforées. Fascinée par cette machine à calcul, Ada va s’intéresser au code, aux symboles ; elle entreprend  de collaborer avec lui, persuadée du potentiel de la machine pouvant traiter non seulement des nombres, mais aussi des lettres et tout ce qui peut être représenté par des notations symboliques. Elle tente de trouver des fonds permettant la construction de cette machine analytique. Babbage, qui recherche également des appuis financiers, présente son invention devant le Congrès des scientifiques italiens à Turin auquel assiste Luigi Menabrea, mathématicien et ingénieur militaire. Ce dernier  publie en 1842 un article en français, « Notions sur la machine analytique de M. Charles Babbage » qui décrit les aspects théoriques et pratiques  de la machine. Ada, ayant étudié le français, consacre une année à produire une traduction anglaise, du texte de Menabrea, pour la revue scientifique Scientific Memoirs, car  elle y ajoute des Notes, enrichissant de deux fois la longueur de l’article. Elle y envisage le concept d’une machine universelle programmable, capable d’exécuter une série illimitée de tâches interchangeables et celui d’une machine généraliste qui ne se limite pas aux nombres. Ce programme comporte la première boucle conditionnelle, véritable concept informatique.

À l’instar des femmes scientifiques de son époque, Ada a dû signer ses travaux de ses simples initiales « A.A.L. », pour Augusta Ada Lovelace. Ses « Notes » devinrent plus célèbres que l’article de Menabrea. Malade jeune, elle décèdera à l’âge de 36 ans.

Le forum Génération égalité

Cette bibliographie est réalisée dans le cadre du Forum Génération Égalité, un événement mondial pour l’égalité entre les hommes et les femmes, organisé sous l’égide de l’ONU. Initialement programmé en 2020, il se tiendra finalement le 10 juin 2021 avec de nombreux événements en ligne.

À cette occasion, le Département sciences et techniques de la Bibliothèque nationale de France a réalisé une sélection bibliographique sur Ada Lovelace comprenant des ouvrages et des livres électroniques disponibles en libre accès dans les salles de lecture C et R, ainsi que des imprimés conservés en magasins,  ou des documents accessibles sur Internet.