Boccace (1313-1375) - Bibliographie

Jean Boccace – Giovanni Boccaccio de son nom italien – naît en 1313 à Florence ou à Certaldo, ville où il meurt en 1375. Boccace est, avec Dante et Pétrarque, le fondateur à la fois de la plus illustre tradition littéraire italienne et de la culture humaniste, qui inspirera toute la Renaissance européenne.
 
Son influence sur William Shakespeare et Geoffrey Chaucer est notoire et si Dante est considéré comme le père fondateur de la poésie italienne, Boccace est généralement reconnu comme le créateur de la prose italienne.

Jean Boccace naît en 1313 à Florence ou à Certaldo, ville où il meurt en 1375. Boccace est, avec Dante et Pétrarque, le fondateur à la fois de la plus illustre tradition littéraire italienne et de la culture humaniste, qui inspirera toute la Renaissance européenne. Son influence sur William Shakespeare et Geoffrey Chaucer est notoire et si Dante est considéré comme le père fondateur de la poésie italienne, Boccace est généralement reconnu comme le créateur de la prose italienne.
Boccace est issu d’une nouvelle classe sociale qui se développe à cette époque, celle de la bourgeoisie intellectuelle, dont il exprime les aspirations. Ainsi, l’Amour apparaît-il dans l’œuvre de Boccace comme le symbole et le moteur de toute émancipation sociale ; il rime chez lui avec l’érotisme et la joie, ce qui représente un grand changement après Dante et Pétrarque. La postérité qui souvent ne verra en lui que l’auteur du Décaméron en fera un symbole de la liberté des mœurs.
C’est en italien vernaculaire que Boccaccio a écrit ses œuvres de jeunesse : La caccia di Diana (1334), Elegia di Madonna Fiammetta (1343–1344), et c’est aussi dans cette langue qu’est rédigé son chef d’œuvre, Le Decameron (1349–1353).
À la même époque il écrit une des premières biographies de Dante Alighieri, Trattatello in laude di Dante Divina Commedia (1351 et 1355), ouvrage dans lequel il jette les bases de la critique humaniste moderne, et Corbaccio (1354–1355), un récit à caractère moral et satyrique. La plupart de ses œuvres postérieures au Décaméron auront un caractère doctrinal ou érudit et seront écrits en latin. Citons aussi ses Rime, recueil de poésies de thème amoureux.
À l’occasion de la commémoration du 700e anniversaire de la naissance de Boccace, la Bibliothèque nationale de France propose une double bibliographie sélective, réalisée par le département Littérature et art d’une part, pour les aspects littéraires, et par le département Philosophie, histoire, sciences de l’homme d’autre part, pour la mise en perspective historique de l’écrivain dans son époque et son pays.

Pour une première approche

Vous pouvez télécharger la bibliographie complète en bas de la page. 

L’œuvre de Boccace

Le Décaméron, illustré par l’auteur et les peintres de son époque, introduction de Vittore Branca…, traduction… Marthe Dozon, Catherine Guimbard et Marc Scialom, revue par Christian Bec. Paris, D. de Selliers, impr. 2010. 664 p. (La petite collection)
Salle G – Langues et littératures italiennes et roumaines [85/23 BOCC 4 deca s]

C’est à cette œuvre qu’est attaché le nom de Boccace. Le Décameronregroupe 100 nouvelles racontées en 10 jours par 7 femmes et 3 hommes. Des récits à thème amoureux racontés sur un ton libre, voire licencieux et dont l’ambiance va de l’érotisme joyeux au tragique. Condamnés par le Concile de Trente, caricaturés par les amateurs d’anecdotes érotiques, compris et aimés par les hommes de goût, les contes de Boccace reprennent une vie nouvelle dans les dessins de Chagall ou les images de Pasolini. Le Décaméron, auquel Boccace a donné le sous–titre Le Prince Gallehault. est aussi une œuvre allégorique en hommage au poète Dante Alighieri. Rédigé en italien et non en latin comme il était courant de le faire à l’époque, il donne ainsi naissance à la prose italienne, qui marqua le genre de la nouvelle dès la Renaissance.

Fiammetta, trad. de l’italien [et présenté] par Serge Stolf. Paris, Arléa, 2003. 181 p. (Retour aux grands textes).
Salle G – Langues et littératures italiennes et roumaines [85/23 BOCC 4 eleg]

L’Elegia di madonna Fiammetta (1343–1344), en dépit de références constantes à la littérature érotique latine (Virgile, Ovide, Sénèque, Lucain, Stace), représente un véritable « roman psychologique », le premier de la littérature italienne.

La généalogie des dieux païens, livres XIV et XV : un manifeste pour la poésie, trad., présenté et annoté par Yves Delègue. Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 2001. 136 p.
Salle G – Langues et littératures italiennes et roumaines [85/23 BOCC 4 gene] 

Œuvre inachevée de Boccace, à laquelle il travailla pendant 25 ans. Les livres XIV et XV ici traduits pour la première fois en français, ont été composés vers la fin de sa vie. Il s’agit d’un plaidoyer fervent et violent pour la poésie où se déploie une âpre et rageuse polémique contre ses adversaires.  

Vie de Dante Alighieri : poète florentin, préf. Jacqueline Risset, [trad. par Francisque Reynard]. Marseille, Via Valeriano. [Paris], L. Scheer, 2002. 87 p.
Salle G – Langues et littératures italiennes et roumaines [85/23 BOCC 4 trat]

On lit dans la présentation du livre: «Giovanni Boccaccio nous lègue ici une biographie qui tend à humaniser la figure austère du Divin Poète, tout en lui reprochant de céder à la passion politique, qu’il considère comme une distraction vulgaire, eu égard aux seules activités qui vaillent à ses yeux : la recherche philosophique et la création poétique. On ne retient souvent du Boccace que son Décaméron, oubliant ses autres travaux, si importants, et l’énergie indéfectible qu’il déploya à défendre Dante auprès des Florentins».


Critique et interprétation

Boccace en France : de l’humanisme à l’érotisme : [exposition], Paris, [9 octobre] 1975–[4 janvier 1976], Bibliothèque nationale, catalogue par Florence Callu et François Avril, préface par Georges Le Rider. Paris, Bibliothèque nationale, 1975. XV–115 p. 
Salle E – Bibliographies et catalogues de bibliothèques [027.544 1975 b] 
Poste d’accès aux ressources électroniques [NUMM– 6533899]

Riche et instructive présentation de Boccaccio, présenté sous tous les aspects. Pour les auteurs de ce catalogue, retrouver ses traces permettrait de redéfinir des moments forts de l’italianisme en France. 

Chiecchi, Giuseppe 
Dante, Boccaccio, l’origine : sei studi e una introduzione. Firenze, Leo S.Olschki, 2013. XX–191 p. (Biblioteca di «Lettere italiane». studi e testi, 73) 
Salle G – Langues et littératures italiennes et roumaines [851.109 CHIE d] 

Ouvrage très récent, dont l’auteur a mis en évidence les recherches effectuées par Dante et Boccace dans l’espace littéraire : l’énorme fossé qui sépare la pensée téléologique et la mythologie de Dante dans la Divine Comédie, des réflexions et des expériences narratives de Boccace, de Filocolo à Ninfale fiesolano, et au Décameron

http://www.arlima.net/eh/giovanni_boccaccio.html
(consulté le 18/11/2013)
Les Archives de littérature du Moyen Âge (ARLIMA) ont été fondées à l’intention des étudiants et chercheurs spécialistes du Moyen Âge, pour qui la constitution d’une bibliographie sur un auteur ou un texte est devenue une tâche de plus en plus ardue, en raison de la multiplication non seulement des publications mais également des outils bibliographiques imprimés et électroniques à leur disposition.

Boccace et l’Italie des XIIIe-XVe siècles 

Crouzet-Pavan, Elisabeth
Enfers et Paradis. L’Italie de Dante et de Giotto. Paris, Albin Michel, 2001. 490 p. (Bibliothèque Histoire)
Salle J – Histoire [945.03 CROU e]

L’histoire de l’Italie de 1200 à 1330 est éclatée du fait des infinies divisions italiennes et des conflits incessants. Cette époque est aussi caractérisée par le mouvement, l’invention, l’imagination, la créativité dans les domaines politique, social, économique et artistique. Ce siècle contient en germe l’avancée que constitue la Renaissance. Un excellent livre de synthèse pour contextualiser la vie et l’œuvre de Boccace.

Doumerc, Bernard
Les communes en Italie : XIIe-XIVe siècle. Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 2004. 165 p. (Amphi 7)
Salle J – Histoire [945.03 DOUM c]
Le livre propose une introduction très claire à l’histoire du mouvement communal en Italie. Articulé autour de trois thèmes majeurs (les éléments constitutifs d’un héritage idéologique présent dans une société de plus en plus citadine ; l’importance de la papauté désirant étendre ses possessions territoriales en Italie et restaurer son autorité ; les étapes de la généralisation du mouvement communal en Italie), l’ouvrage éclaire une période très complexe de la péninsule italienne.

Boucheron, Patrick
Conjurer la peur. Sienne 1338. Paris, Seuil, 2013. 288 p. 
Salle J – Histoire [en commande] 
Pour chanter les louanges de la commune de Sienne menacée par la seigneurie, Ambrogio Lorenzetti peint la fameuse fresque du « Bon gouvernement » toujours visible dans le salon communal de la ville toscane. L’historien Patrick.Boucheron propose  ici une analyse magistrale de la fresque peinte en 1338, dix ans avant que  l’Europe toute entière soit ravagée par la peste noire, ce qui inspire à Boccace son œuvre la plus connue, le Décaméron.

Crouzet-Pavan, Elisabeth
Renaissances italiennes, 1380-1500. Paris, Albin Michel, 2007 [nouv.éd.2013]. 625 p. (Bibliothèque Histoire)
Salle J – Histoire [945.05 CROU r ]
Dans cet essai l’auteure s’interroge sur la construction du mythe de la Renaissance au XVe siècle. Les humanistes italiens ont pensé leur époque comme celle de la rupture avec le Moyen Age, notamment dans l’univers figuratif et les lettres. L’auteure présente le renouvellement culturel et la survivance des structures anciennes pour mieux faire apparaître les paradoxes qui caractérisent cette période. Une lecture renouvelée de cette période historique qui forgea les traits de la péninsule italienne.

Braudel, Fernand
Le modèle italien. Paris, Arthaud, 1989. 245 p.
Salle J – Histoire [945.05 BRAU m]
1450-1650 : de la Renaissance florissante au baroque triomphant. Dans ce très célèbre essai, F. Braudel dresse un bilan inhabituel des deux siècles qui ont vu l’Italie rayonner bien au-delà de ses frontières géographiques et influencer les arts et lettres par son modèle. Un grand classique qui complète la période pré-Renaissance qui fut celle de Dante, Pétrarque et Boccace.