Les animaux dans l'art

Premier sujet de l’art, toujours à l’étude, l’animal représenté témoigne de la longue et lointaine relation qui l’unit à l’homme, dans tous les arts et dans tous les pays, réunissant dès l’origine tout le répertoire des formes : naturalisme, symbolisme, stylisation, hybridation.

L’animal a été représenté dans pratiquement toutes les civilisations, sur de multiples supports (os, mosaïque, métal, pierre, parchemin, etc.) et ce probablement depuis les origines de l’art, comme le montrent les peintures murales de la grotte Nerja (Andalousie), récemment découvertes et qui pourraient dater de 42 000 ans. L’utilisation de l’iconographie des animaux est très diverse, variant en fonction des époques et des lieux, mais elle doit sans doute son omniprésence à sa forte charge symbolique, liée à la proximité de l’homme et de l’animal, source de fascination et d’effroi. C’est à partir du XVIIe siècle que la représentation des animaux devient un genre particulier de la peinture occidentale. Longtemps tenue pour mineure, la sculpture animalière connaît son apogée au XIXe siècle. Le premier salon d’art animalier ouvre ses portes en 1912. L’artiste animalier choisit de faire de l’animal le sujet principal de son œuvre où lui donne la prééminence, se distinguant en cela des artistes qui l’intègrent à des scènes plus générales. 

Cet art nécessite une observation patiente et sensible afin de saisir la justesse des formes et des postures et faire en sorte de « déceler l’âme animale » (Les représentations plastiques de l’animal, Claude-Georges Mallet). Dans la hiérarchie des genres « celui qui peint des animaux vivants est plus estimable que celui qui représente des choses 
mortes et sans mouvement » (Conférences de l’Académie, André Félibien, 1667), pour autant des peintres de chasse et de natures mortes comme le flamand Snyders et les français Desportes et Oudry excellèrent en cette manière. 
Bien loin de la création fabuleuse tirée du bestiaire médiéval (Le jardin des délices de Bosch), l’étude quasi scientifique de l’animal par les maîtres anciens comme Léonard de Vinci (Étude de chevaux) ou Dürer (Le lièvre) ouvre la voie à des illustrateurs chevronnés auxquels fera appel Buffon pour les planches de son « Histoire naturelle » -revisitée par Picasso- puis aux naturalistes du XIXe siècle (Birds of America du peintre naturaliste Jacques-Audubon) resserrant ainsi les liens entre art et science. 

Depuis une cinquantaine d’années, l’art contemporain développe une antithèse de la sacralisation de l’animal des temps anciens, et exprime peut-être le regret du lien vital, de notre humanité perdue. Cependant, l’utilisation transgressive de l’animal au-delà de ce qu’elle dénonce (exploitation, clonage, fétichisme, réification…) pose la question éthique et la légitimité de la démarche artistique.
 

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