Plan quadriennal de la recherche

Le plan triennal puis quadriennal de la recherche, dispositif engagé depuis 1995, permet de conduire des projets de recherche sur l’histoire et l’analyse des collections de la BnF ainsi que sur les diverses sciences du livre et des bibliothèques. Cette activité répond à des exigences précises en termes de résultats scientifiques et de respect d’un calendrier. Tout projet conduit dans le cadre de ce plan se voit allouer des moyens (fonctionnement, investissement, ressources humaines) et fait l’objet d’une évaluation annuelle lors d’une commission d’évaluation à laquelle participent des experts scientifiques extérieurs.

Le plan quadriennal de la recherche 2020-2023 a été lancé en janvier 2020. Neuf projets ont été validés par le Comité de sélection, réuni en novembre 2019 et présidé par le Directeur général.

Programmes du plan quadriennal de la recherche 2020-2023

Objectif : Ce projet a pour but la description et l’étude des archives de l’établissement portant sur le fonctionnement administratif de la Bibliothèque nationale et l’enrichissement des collections (dons, échanges, acquisitions) de l’arrivée de Bernard Faÿ, le 6 août 1940 au retour effectif de Julien Cain à la tête de l’établissement, début 1946. Il s’agit notamment de comprendre comment la réorganisation administrative de la Bibliothèque nationale conduite par Bernard Faÿ (création d’un département des Entrées, création de nouveaux départements de collections) a contribué à la constitution de collections spécifiques et à la mise en œuvre à la Bibliothèque de la Révolution nationale, orientation fixée par la lettre de mission de l’administrateur nouvellement nommé. Des sources encore mal décrites conservées à la mission pour la gestion de la production documentaire et des archives et des registres d’entrées conservés dans les départements des collections seront la base du travail confié à un contractuel de recherche sur 3 ans, qui comprendra des tâches d’inventaires, d’analyse et de valorisation. Les registres d’acquisition du département des Cartes et plans dont la description et la numérisation sont achevées serviront de premier terrain d’analyse des entrées de cette période et de définition d’une méthodologie de travail. À terme, il s’agit d’englober dans le périmètre de l’étude, l’ensemble des collections de l’institution dans une étude des provenances et des modalités d’entrées qui éclairera l’histoire de l’enrichissement des collections et celle des pratiques professionnelles en temps de Collaboration.

Pilote : Anne LEBLAY-KINOSHITA

Objectif : Tous les départements de la Bibliothèque nationale de France possèdent dans leurs fonds d’anciennes collections de bibliophiles, qu’elles aient été données d’un bloc ou dispersées et réunies dans les collections nationales au gré de ventes successives, confiscations ou spoliations. La reconstitution et l’étude de ces bibliothèques font l’objet de nombreux travaux scientifiques émanant du monde universitaire comme des conservateurs et bibliothécaires qui en ont la charge.

Pour autant, les catalogues de la BnF sont des outils inadaptés pour analyser une collection de collectionneur : d’une part parce qu’en privilégiant les descriptions à la pièce, ils ne permettent qu’imparfaitement d’appréhender une collection dans sa globalité comme un ensemble cohérent ; d’autre part parce que la granularité et les formats de description ne sont pas assez précis pour restituer les logiques de constitution de cette collection.

Le présent projet consiste donc en la création d’un outil de production nouveau pour la description et l’étude des collections bibliophiliques, qui offrirait des fonctionnalités adaptées au traitement et à l’exploitation des données bibliographiques et matérielles, de visualisation des données et de gestion des images, tout en s’insérant dans l’écosystème des systèmes d’information de la BnF et en prenant en compte les problématiques de pérennisation des données de la recherche.

Pilote : Louisa TORRES

Objectif : Le département Son, vidéo, multimédia a dans ses collections plus de 300 000 documents sur support magnétique et plusieurs milliers arrivent encore chaque année. Il est constaté, au fil de ces arrivées, une augmentation des cas de décontamination et/ou de dépoussiérage rendus nécessaires par de mauvaises conditions de stockage. Les opérations qui en découlent sont lourdes et fastidieuses, qu’il s’agisse de se prémunir de toute contamination et/ou de rendre possible la numérisation à venir grâce à une bande rendue « propre ». Le développement des connaissances et des ressources pour ce faire est crucial dans le contexte d’une technologie en voie de disparition. La première phase du projet permettra de recenser les différentes typologies d’altération présentes sur les bandes magnétiques, allant des contaminations biologiques aux altérations chimiques. La deuxième phase se concentrera sur le nettoyage des bandes magnétiques altérées au point de ne pouvoir être relues, en visant à sélectionner la ou les différentes méthodes de nettoyage adéquates. La troisième phase se propose d’étudier et de réaliser un prototype de machine de nettoyage multi-supports afin d’appliquer le protocole élaboré dans la deuxième phase. Ce projet, porté par le service Conservation du département Son, vidéo, multimédia et le laboratoire scientifique et technique du département de la conservation, permettra d’assurer un service à la hauteur des investissements de la BnF en termes d’enrichissement des fonds, de contribuer à l’avancée des connaissances liées à un patrimoine technologique en voie de disparition et de développer un équipement utile à d’autres institutions confrontées aux mêmes problèmes.

Pilotes : Dominique THERON ; Stéphane BOUVET

Objectif : Le projet de recherche présenté par le département des Estampes et de la photographie porte la mise en œuvre de la publication d’une collection de catalogues raisonnés, entièrement illustrés, de graveurs français des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècle.
Editée par la maison d’édition néerlandaise Sound and Vision, une telle collection existe déjà pour les graveurs flamands, hollandais et allemands. Dites Hollstein Dutch and Flemish  et Hollstein German, ces séries constituent des catalogues de référence, à la réputation mondiale. Sound and Vision est maintenant désireuse de lancer une série française, le Hollstein French, très attendue par le monde scientifique, série qui s’appuierait sur les collections et les compétences scientifiques du département des Estampes.
La création d’un Hollstein French, auquel la BnF serait étroitement associée, est une exceptionnelle occasion, à la fois pour faire avancer la recherche sur l’estampe française ancienne et valoriser l’excellence des conservateurs dans leur domaine d’étude.

Pilote : Corinne LE BITOUZE

Objectif : Ce projet de recherche a pour objet l’histoire éditoriale et l’analyse iconographique de l’ouvrage Les Contes de Perrault illustrés par Gustave Doré, publié chez Pierre-Jules Hetzel, en 1861 (désormais : édition Perrault-Doré), dont les différentes éditions et rééditions françaises et étrangères, sont conservées dans les collections du département Littérature et art, ainsi qu’à la Réserve des livres rares.
L’ouvrage Perrault-Doré a marqué l’histoire éditoriale par son très grand format et la présence de grandes planches illustrées hors-texte. Destiné notamment à l’enfance, il a posé les bases de la conception de l’album contemporain pour la jeunesse, et est devenu emblématique pour les illustrations des contes de Perrault.
La Bibliothèque nationale de France possède, outre les éditions du Perrault-Doré, une riche collection d’éditions illustrées des contes de Perrault, ainsi que la totalité des estampes originales de Doré pour cette œuvre et de nombreux documents en rapport avec cette édition (correspondance entre l’illustrateur et l’éditeur, carnets, photographies, dessins, etc.), conservés dans différents départements. Ce corpus exceptionnel n’a fait l’objet ni d’un signalement, ni de travaux de recherches spécifiques.
Notre projet vise à l’identification de ces documents qui témoignent de l’histoire éditoriale de l’œuvre et à l’analyse systématique de l’illustration du Perrault-Doré, incluant leur mise en rapport avec les autres éditions illustrées de contes de Perrault jusqu’au début du XXe siècle. Il permettrait à la fois d’enrichir la compréhension de l’œuvre et de mener une réflexion sur l’illustration d’un texte littéraire qui soulève les questions fondamentales ayant trait à la relation entre l’image et le texte.

Pilote : Ghislaine CHAGROT ; Pierre-Emmanuel MOOG

Objectif : L’objectif de ce programme, créé en 1978, est d’inventorier les trouvailles confiées au département des Monnaies, médailles et antiques de la BnF pour y être analysées et enregistrées (éventuellement d’abord restaurées) avant d’être rendues à leurs propriétaires (État, collectivité publique, particulier). Le résultat est ensuite publié dans la série Trésors Monétaires, éditée par la BnF (30 volumes parus entre 1979 et 2023). La série Trésors monétaires constitue une publication de référence et a conduit à des collaborations fructueuses, notamment avec des chercheurs (CNRS et universités) et les conservateurs régionaux de l’archéologie des différentes régions concernées. Par ailleurs, plusieurs trésors importants déposés au département des Monnaies, médailles et antiques ont été étudiés ou sont en cours d’étude, que ce soit par le personnel du département ou par des chercheurs extérieurs .L’inventaire réalisé au sein du département revêt un caractère national. Cet inventaire a vocation à être rendu accessible aux chercheurs et au grand public sous la forme d’une base de données. Cette ambition est renforcée par la constitution d’un réseau centré sur les trouvailles monétaires (Comité Trouvailles monétaires) dont la BnF est la tête de pont. Dans cette perspective, une solution mutualisée de base de données, qui pourra être utilisée par différents programmes de recherche de la BnF, est en cours d’élaboration.

Pilotes : Ludovic Trommenschlager, Chef de projet Trouvailles Monétaires et Frédérique Duyrat, Directeur du département des Monnaies, médailles et antiques

Résultats : Depuis sa création (1978),  ce programme s’est révélé fructueux, la collection Trésors Monétaires comptant 30 volumes. Le dernier en date a été publié en 2023 et est dédié à l’argent gaulois. Ainsi, 260 831 monnaies ont été publiées dans Trésors Monétaires, provenant de 224 ensembles (dont 209 trésors). La répartition par période de ces ensembles est la suivante : époque gauloise : 10 ; époque romaine : 150 ; époque médiévale : 25 ; époque moderne : 33 ; époque contemporaine : 3 ; autres : 3.  L’inventaire des trouvailles nationales engagé en 2016 compte aujourd’hui 8602 entrées (trésors, ensembles de monnaies de fouilles ou monnaies d’or isolées). Dans un premier temps, l’effort s’est principalement porté sur l’inventaire des trésors de monnaies antiques, particulièrement nombreux. Par ailleurs, quelques trésors importants ont été rentrés à la pièce. C’est notamment le cas des trésors de Saint-Germain-lès-Arpajon (c. 34 000 monnaies romaines) et d’Auriol (c. 2 000 monnaies grecques). 

Objectif : Ce projet de recherche a pour objectif, de transcrire, analyser et éditer les dix-sept carnets de notes du savant voyageur Antoine d’Abbadie, qui séjourna en Éthiopie de 1840 à 1852. À cette période, très peu de voyageurs avaient encore séjourné dans les hautes-terres éthiopiennes, ce qui fait d’Antoine d’Abbadie un pionnier. Ces carnets sont le fruit d’une intense activité scientifique : informations relatives à la constitution de sa collection de manuscrits, notes sur l’histoire des peuples éthiopiens, leurs langues, leurs «coutumes», relevés des droits de douanes et de marchés, relevés géographiques, listes de vocabulaire, notes sur la culture livresque, données économiques et sociales… ces notes couvrent des champs très divers mais furent assez peu ré-utilisées par Antoine d’Abbadie lui-même, et très peu après lui. Rédigées d’une écriture serrée, minuscule bien que très lisible, ces milliers de pages noircies ont jusqu’à maintenant défié les chercheurs, et aucun inventaire précis n’existe pour naviguer dans cette immense et unique masse de données. Les outils actuels de transcription collaborative et d’édition électronique permettent de relever ce défi et de mettre à disposition de la recherche le contenu de ces cahiers.
Il s’agit ainsi d’une part de transcrire les notes (non-océrisables) afin d’obtenir un texte exploitable. Dans un deuxième temps, il s’agit d’éditorialiser ce contenu, en le structurant et en l’annotant. L’édition électronique en XML-TEI paraît particulièrement adaptée à ce matériau. Une troisième étape, qui pourrait être testée dans le cadre de ce projet, serait d’offrir une traduction anglaise afin de permettre à une plus large communauté d’accéder à ce contenu.

Pilote : Laurent HERICHER ; Anaïs WION ; Claire BOSC-TIESSE

Objectif : Le projet « La couleur : artefacts, matière et cognition » vise à élaborer une base fédérant les données sur les matériaux de la couleur dans les œuvres d’art, produites par différents établissements, à commencer par la Bibliothèque nationale de France et l’Institut national d’histoire de l’art. Il s’agit d’un programme collaboratif, porté conjointement par ces deux institutions, avec la participation de l’École nationale des chartes. La constitution de la base de données, qui sera développée et hébergée par l’INHA, passera par la création d’un modèle de structuration des données chromatiques et physico-chimiques et par l’élaboration de référentiels spécialisés. Le modèle retenu sera interopérable avec ceux du système d’information de la BnF, afin d’alimenter le  futur système de gestion des données de la conservation de la Bibliothèque. À terme, il s’agira de développer autour de la base de données des outils innovants d’éditorialisation, afin de répondre aux différents besoins des communautés scientifiques travaillant sur la couleur et ses matériaux. Un tel projet fera l’objet d’une approche interdisciplinaire et a vocation à s’ouvrir, après 2023, à de nouvelles collaborations institutionnelles et internationales.

Pilote : Charlotte DENOËL ; France NERLICH ; Sigrid MIRABAUD

Objectif : Chercheurs et professionnels sont confrontés depuis toujours à la problématique de l’identification et de la qualité des sources. En s’appuyant sur les 50.000 partitions manuscrites (XVIe au XXIe siècles) conservées au département de la Musique, ce projet propose la constitution d’un répertoire des écritures musicales dues à la fois à des compositeurs (notion d’autographe) et à des copistes identifiés ou anonymes. Conçu sous forme de base de données, ce répertoire classe rationnellement des échantillons d’écriture musicale. Il représente le développement naturel, à l’ère numérique, des recherches que la BnF a menées pendant plusieurs années dans le cadre du Répertoire International des Sources Musicales (RISM), dont elle a été l’initiatrice au plan international, ainsi que des recherches conduites au sein de l’IReMus dans le cadre des éditions critiques de sources musicales, dont ce laboratoire est un des grand spécialiste en France et dans le monde. Le répertoire des écritures musicales est destiné en priorité aux chercheurs spécialistes des sources musicales manuscrites occidentales et aux bibliothécaires chargés de leur catalogage dans le monde entier.
Parallèlement à la constitution de la base de données, le projet prévoit le développement de méthodologies innovantes d’analyse graphique faisant appel aux technologies les plus avancées en matière de fouille d’images.
Ce projet ambitieux et innovant, avec ses deux volets scientifiques et technologiques, n’est réalisable que grâce aux investissements significatifs de trois partenaires extérieurs (IReMus, L3i La Rochelle et IRISA/INSA Rennes).

Pilote : Rosalba AGRESTA ; Pascal DENECHEAU ; Antoine DOUCET ; Mickaël COUSTATY ; Bertrand COUASNON

Le plan quadriennal de la recherche 2016-2019 a permis de mener à bien 12 programmes de recherche.

Programmes du plan quadriennal de la recherche 2016-2019

Objectif : Ce projet de recherche propose de concevoir des prototypes autour des collections numérisées de la BnF. Il s’agit d’expérimenter, avec une équipe de chercheurs et des étudiants de master en hypermédia, de nouveaux modes de médiations aux ressources numériques par des mises en forme cartographiques. Dans le champ des Humanités numériques, les représentations cartographiques sont principalement utilisées comme outils de visualisation de données.

Le projet comprend un axe expérimental, avec la création de prototypes en R&D dans le cadre d’un atelier-laboratoire IDEFI-CréaTic (Initiative d’Excellence en Formations Innovantes) porté par le master CEN (Création et Édition numériques)   et le Laboratoire Paragraphe   de l’université Paris 8. Cette approche pragmatique s’appuie sur un axe théorique, avec un séminaire organisé dans le cadre de la chaire Unesco ITEN (Innovation, Transmission et Édition Numériques)   portant sur les interfaces innovantes et les modes de navigation dans les corpus numériques.

Pilote : Arnaud Laborderie, direction du Développement culturel

Résultats :

Prototype de l’édition numérique augmentée de l’Odyssée.

Atelier-laboratoire a conçu « À la découverte du Canada, sur les traces de Jacques Cartier » autour du voyage de Jacques Cartier et de la découverte du Canada.

Objectif : Traditionnellement appelée Renouard alphabétique et chronologique, du nom du bibliographe Philippe Renouard dont les manuscrits ont été légués en 1952 à la Réserve de la Bibliothèque nationale, la bibliographie des éditions parisiennes du XVIe siècle a d’abord existé sous la forme d’une publication scientifique en deux collections : les Imprimeurs et libraires parisiens du XVIe siècle (par ordre alphabétique, mené jusqu’à la lettre B) et  l’Inventaire chronologique des éditions parisiennes du XVIe siècle publié de 1972 à 2004 et couvrant les années 1501-1540.

Préparée dans le cadre d’un premier plan triennal de la recherche (2010-2012), la conversion de l’Inventaire chronologique en édition électronique enrichie a été réalisée lors du plan triennal de 2013-2015.
L’objectif du plan quadriennal 2016-2019 est de donner à voir la bibliographie complète de la première moitié du XVIe siècle et le début des années 1550.

Pilote : Estelle Boeuf-Belilita, Réserve des livres rares

Résultats : Mise en ligne de la base bp16 (Bibliographie des éditions parisiennes du 16e siècle) : http://bp16.bnf.fr/. Elle contient à ce jour un peu plus de 10 000 notices décrivant les éditions des années 1501-1540.

Objectif : La collection Charles Cros regroupe 1300 appareils de lecture et d’enregistrement de document sonores, vidéo et multimédia. Aménagée en réserve visitable, elle n’est accessible que sur rendez-vous et à un public très restreint malgré sa valeur patrimoniale et scientifique. L’inventaire sommaire qui en a été fait en 2001 est un document à usage interne et reste aujourd’hui le seul mode d’accès à la collection.


L’ objet du programme est de constituer un catalogue raisonné de la collection Charles Cros qui pourra être accessible en ligne et interrogeable comme une base de données. Cette entreprise permettra de procéder à un récolement complet de la collection et de documenter chaque appareil qui la constitue ; en ce sens le projet porte une ambition très forte dans le domaine de la connaissance et la valorisation des collections de la BnF.

Pilote : Xavier Loyant puis Mathilde Dutertre

Résultats :

Numérisation de la Collection Charles Cros

Instrument de recherche (description archivistique)

Objectif : la Bibliothèque nationale de France s’est dotée, en mars 1999, d’un Comité d’histoire, à l’exemple des comités d’histoire existant dans d’autres institutions, et notamment du comité d’histoire du ministère de la Culture (arrêté du 11 mars 1993).

Pour diffuser et valoriser ses travaux, susciter des partenariats universitaires et dynamiser son activité, le projet vise à créer une plateforme internet de production, de diffusion et de sauvegarde des données, travaux et projets du Comité d’histoire de la BnF.

Il s’agit d’optimiser la dissémination et la communication de la recherche menée dans le cadre du Comité, lui permettant de rendre les recherches accessibles, de communiquer sur les derniers résultats, d’établir des collaborations et créer de nouvelles opportunités de partenariats de recherche (notamment auprès des étudiants, doctorants, postdoctorants,…). Le projet vise en effet à attirer de jeunes chercheurs souhaitant conduire des projets de recherche sur la patrimonialisation des collections (sur la constitution des collections, les modes de collecte et les instruments de travail produits : inventaires, répertoires, catalogues…), sur les usages de ces collections et sur le patrimoine bâti (Richelieu, Tolbiac, Arsenal, Opéra, Sablé, Provins, Versailles…) servant à les abriter.

L’objectif est également managérial : il s’agit de fédérer les chercheurs internes à l’établissement travaillant sur l’histoire de la BnF autour d’un portail transversal introduisant de l’horizontalité dans l’organisation par silos verticaux de la bibliothèque.

Pilote : Olivier Jacquot, délégation à la Stratégie et à la recherche

Résultats : Plateforme du Comité d’histoire de la BnF

Objectif : A l’heure où la BnF a achevé le catalogue de ses incunables (Réserve des livres rares, départements des Cartes et plans, des Estampes, des Manuscrits et des Arts du spectacle), seule demeure non publiée la collection de la bibliothèque de l’Arsenal. Ayant échappé pour une très grande part aux entreprises de recensement de la fin du XIXe siècle, les incunables de la bibliothèque de l’Arsenal sont logiquement mal représentés dans les catalogues mondiaux (151 notices seulement dans l’ISTC). La richesse de ce fonds (environ 1500 cotes), sa qualité, la présence d’exemplaires uniques inconnus des répertoires justifient la publication d’un catalogue scientifique.

Pilote : Nadine Férey, Bibliothèque de l’Arsenal

Objectif : Le but de ce programme de recherche est de publier l’état descriptif de la Librairie de Charles V, telle qu’elle était en 1380, et d’en suivre l’évolution jusqu’à la mort de Charles VI, en 1422. C’est la première fois que le contenu intellectuel et l’organisation matérielle d’une bibliothèque royale médiévale sera ainsi appréhendée. Avec les 200 manuscrits identifiés sur un total de 1100, cette recherche met l’accent sur la constitution de la bibliothèque royale à partir de réseaux familiaux princiers et sur sa dispersion, au gré  des pérégrinations de ses manuscrits dans les collections européennes d’Ancien Régime, pour aboutir finalement à la BnF et dans les bibliothèques publiques d’Europe du Nord et des Etats-Unis.

Pilote : Marie-Hélène Tesnière, département des Manuscrits

Résultats : Outre l’édition imprimée des inventaires en deux tomes, de 800 p. chacun, dans la collection Documents Études, et Répertoires, dirigée par F. Bougard, directeur de l’IRHT, le projet entend proposer une publication électronique de la transcription des 13 inventaires de la Librairie de Charles V et Charles VI.

Objectif : Ce projet s’inscrit dans la recherche et développement en humanités numériques et en data visualisation. A partir des jeux de données d’autorités en XML-EAC issu du programme « Bibliothèque 1368-2015 » de la BnF, ainsi que des notices d’autorités issues du Système d’information archivistique des Archives nationales et des travaux du Service interministériel des Archives de France, il vise à construire une « preuve de concept et d’utilité » sous forme d’un prototype de visualisation en graphe révélant les relations entre des métadonnées de provenances multiples sur les producteurs, fonctions et documents d’archives. Il vise également à prouver le rôle de l’ISNI comme dispositif d’identification des personnes et collectivités, auteurs ou sujets de ressources culturelles et producteurs d’archives.

Pilote : Anila Angjeli, département des Métadonnées

Résultats : démonstrateur : http://piaaf.demo.logilab.fr/

Objectif : Le projet PIM a pour objectif d’évaluer les besoins et de répondre aux attentes des chercheurs, des éditeurs et de la BnF en créant une police de caractères pour transcrire, publier et analyser de façon satisfaisante et uniformisée les inscriptions monétaires.

Dans un contexte de numérisation et de mise en ligne des collections et de développement de l’édition numérique, la création d’une telle police de caractères est urgente. Un premier recensement des besoins fonctionnels, effectué auprès des conservateurs chargés des collections, des éditeurs scientifiques de revues numismatiques et des chercheurs débouchera sur la création d’une ou plusieurs polices de caractères mises gratuitement à la disposition de tous par la BnF.
Ces objectifs pratiques se doublent d’une finalité scientifique, puisque la réflexion pour la création de la police nécessitera d’étudier à nouveaux frais l’épigraphie monétaire de périodes différentes, certaines peu étudiées depuis le XIXe siècle. Le développement des bases de données et des outils de traitement informatiques permettra des avancées significatives.

Pilote : Frédérique Duyrat, département des Monnaies, médailles et antiques

Résultats :

Développement de la base Numipal (accès restreint)

Développement de la police MEROWEG par Elvire Volk Leonovitch

Objectif : Ce projet vise à améliorer la qualité du texte des documents numérisés dans les programmes de numérisation patrimoniale de la BnF en améliorant leur couche texte via des algorithmes de traitement automatisé de la langue.

En effet, du fait même de la nature des collections patrimoniales de la BnF, l’OCR appliqué à ces documents conduit à une transcription du texte de qualité variable, en particulier sur les documents anciens (antérieurs au XVIIIe siècle) ou les documents multilingues (notamment français-latin, français et autres langues romanes).

Pilote : Jean-Philippe Moreux, département de la Coopération

Objectif : CORPUS est un programme de recherche visant à préfigurer un service de fourniture de corpus numériques à destination de la recherche. Concrètement, il s’agit de fournir à des chercheurs des données et des outils pour les analyser, dans le respect du droit d’auteur et de la vie privée.

Pilote : Emmanuelle Bermès, direction des Services et des réseaux

Résultats : Eleonora Moiraghi, Le projet Corpus et ses publics potentiels : une étude prospective sur les besoins et les attentes des futurs usagers : [rapport de recherche], Paris : Bibliothèque nationale de France, 2018, 51 p.

Objectif : Ce projet de recherche a pour objet la description et l’interprétation des manuscrits illustrés arabes, persans et turcs de Kalila wa Dimna conservés au département des Manuscrits. Originaire d’Inde et de Perse, ce recueil de fables animalières a connu un grand succès dans le monde arabo-musulman. Traduit au VIIIe siècle  par Ibn al-Muqaffa›, l’un des grands prosateurs arabes, il connaîtra plusieurs adaptations persanes et turques entre le XIIe et le XVIe siècle. C’est l’un des textes littéraires qui a été le plus illustré et une centaine d’exemplaires à peintures dans les trois langues est actuellement recensée dans le monde. La Bibliothèque nationale de France qui possède l’une des plus riches collections de manuscrits orientaux d’Europe, détient, outre les exemplaires purement textuels, un nombre important de copies illustrées dans ses différentes versions (six en arabe, huit en persan et une en turc) ce qui représente un corpus exceptionnel, tant par sa diversité régionale et culturelle que par l’amplitude des dates de production (du XIIIe au XIXe siècle).

Pilote : Annie Vernay-Nouri, département des Manuscrits

Résultats :

Une publication scientifique dirigée par Annie Vernay-Nouri et Eloïse Brac de la Perrière est en cours de préparation et marquera l’aboutissement du programme de recherche

Numérisation intégrale des manuscrits arabes de Kalîla wa Dimna de la BnF

Exposition Paroles de bêtes (à l’usage des princes). Les fables de Kalila et Dimna au Musée de l’Institut du monde arabe (septembre 2015 à janvier 2016)

Carnet de recherche : https://kwd.hypotheses.org/

Objectif : Le projet Trouvailles monétaires vise à poursuivre la publication de la série Trésors monétaires (26 volumes parus) dont la vocation est de faire connaître des ensembles monétaires remarquables par le biais d’articles scientifiques de haut niveau soumis à un comité de lecture.

Il est aussi proposé de compléter ce programme ancien (1978) et fructueux (près de 200 000 monnaies publiées) par un développement numérique sous la forme d’une base de données permettant le signalement et la description des trouvailles monétaires faites sur le territoire national, qu’elles soient conservées à la BnF ou dans d’autres institutions.

Pilote : Frédérique Duyrat, département des Monnaies, médailles et antiques

Résultats :

Trésors monétaires. Volume XXVII : MONNAYAGES DE FRANCIE, DES DERNIERS CAROLINGIENS AUX PREMIERS CAPÉTIENS

Trésors monétaires. Volume XXVIII : Trésors de monnaies espagnoles dans la France des XVIIe et XVIIIe siècles

Votre contact

Peter Stirling

Chargé d'appui aux projets scientifiques

recherche.coordination@bnf.fr

Sur le plan quadriennal de la recherche, l'aide au montage de projets.