
Entretien sur la pluralité des mondes. Avec Bernard de Fontenelle et Camille Flammarion
Par Alessandro Morbidelli, titulaire de la chaire Formation planétaire : de la Terre aux exoplanètes au Collège de France
L’idée de la vie ailleurs que sur Terre remonte à l’Antiquité. En 1686, Fontenelle évoque des planètes habitées et, en 1892, Flammarion estime probable la vie sur Mars. La découverte des exoplanètes ouvre de nouvelles pistes, mais comment éviter les erreurs de Flammarion et prouver cette existence sans analyse directe ?
L’idée que la vie puisse exister ailleurs que sur Terre n’est pas nouvelle. Dès l’Antiquité, Épicure, dans sa Lettre à Hérodote, puis Giordano Bruno, à la fin du XVIe siècle, évoquaient la « pluralité des mondes », imaginant – à juste titre – que toutes les étoiles sont des soleils, entourés chacune d’un cortège de planètes. En 1686, Bernard de Fontenelle va encore plus loin dans ses Entretiens sur la pluralité des mondes : selon lui, les planètes du Système solaire, y compris la Lune, sont habitées !
Avec le développement des connaissances, la recherche de la vie extraterrestre se focalise sur Mars. Le mythe des Martiens naît en 1877, à la suite de la détection supposée de canaux à la surface de la planète, qui nourrit l’imaginaire collectif autour d’une civilisation capable de gérer ses ressources en eau. Dans son traité La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité (1892), Camille Flammarion se fait le porte-parole de ceux qui estiment que l’existence de la vie sur Mars est scientifiquement prouvée.
Aujourd’hui, à l’aune de l’exploration spatiale, nous nous sentons bien seuls dans le Système solaire : toutes les planètes s’avèrent inhospitalières. Un espoir subsiste toutefois : la présence d’eau liquide sous la surface glacée de certaines lunes de Jupiter et de Saturne, désormais au cœur des futures missions d’exploration.
La découverte des planètes extrasolaires ouvre de nouvelles perspectives. Pourtant, après l’observation de plusieurs milliers de systèmes planétaires, notre Système solaire apparaît comme étonnamment atypique. Bien sûr, des planètes très différentes des nôtres pourraient être habitables, voire habitées. La caractérisation de leur atmosphère par spectroscopie constitue une première étape pour comprendre les conditions régnant à leur surface et, peut-être un jour, détecter des signes d’activité biologique.
Mais comment éviter les erreurs de Flammarion ? Comment prouver l’existence de la vie ailleurs sans pouvoir l’analyser sur place ?
En partenariat avec le Collège de France
Informations pratiques
Entrée gratuite – Réservation conseillée – Ouverture des réservations un mois avant l’événement
Il est recommandé de se présenter en avance (jusqu’à 20 minutes avant la manifestation)
Date et Horaires

Mardi 16 décembre 2025
19 h 30 – 20 h
Accès

François-Mitterrand – Petit auditorium
Quai François-Mauriac – 75013 Paris
Entrée Est face à la rue Émile Durkheim
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