Quelques titres de la collection « Terre humaine » -  - DR
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La collection « Terre humaine »

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Quelques titres de la collection « Terre humaine » - - DR

En 1954, le géographe et ethnologue Jean Malaurie crée la collection « Terre humaine » aux éditions Plon, qui mêle anthropologie et littérature. À l’occasion du centième anniversaire de sa naissance, un cycle de quatre projections-conférences revient sur cette entreprise éditoriale singulière qui inspire encore les anthropologues d’aujourd’hui.

En 1954, le géographe et ethnologue Jean Malaurie crée la collection « Terre humaine » aux éditions Plon, et y publie, en 1955, son ouvrage Les Derniers Rois de Thulé suivi, la même année, du non moins célèbre Tristes Tropiques de Claude Lévi-Strauss. Cette entreprise éditoriale, singulière, se poursuit aujourd’hui, mêlant anthropologie et littérature et, selon le souhait de son fondateur, réunissant anthropologues, écrivains et témoins autochtones.

Le parti pris, revendiqué par Jean Malaurie, d’éditer des témoignages de savants plutôt que des écrits académiques, qualifiés d’austères, de porter le discours des humbles, sujets parlants plutôt que sujets de recherche, a sans doute permis aux ouvrages de la collection de toucher un vaste public non spécialiste, en particulier à partir de 1975, année marquée par le succès inattendu et considérable du Cheval d’orgueil de Pierre Jakez Hélias.

Mais qu’en est-il de la réception de la collection « Terre humaine » par les anthropologues, en particulier de la génération en activité aujourd’hui ? Comment appréhendent-ils les ouvrages publiés dans cette collection par leurs prédécesseurs, tels l’Afrique ambiguë de Georges Balandier, Chronique des indiens guayaki de Pierre Clastres ou encore Les Lances du crépuscule de Philippe Descola ? Sont-ils soucieux de relayer leurs recherches au-delà de la sphère académique ? Si oui, sous quelles formes : journaux, récits, non-fiction, cinéma documentaire ?

Cette réflexion sur les formes que peut prendre l’anthropologie, non seulement pour se construire et se documenter elle-même, mais aussi pour toucher une audience plus large que le seul public académique, se prolonge aujourd’hui dans l’utilisation des médias audiovisuels par l’anthropologie visuelle. C’est pourquoi la BnF propose un cycle qui inclut les images animées afin d’enrichir le débat par la projection de films ou d’extraits de films directement réalisés par les anthropologues et appréhendés comme moyens d’expression et de recherche alternatifs.