Les collections d’imagerie et d'ephemera

En marge des images conçues d’emblée comme œuvres d’art ou comme pièces historiques, l’estampe, la photographie et, à partir du XIXe siècle, leurs combinaisons photo-mécaniques ont donné lieu à une très nombreuse production d’images destinées à des usages fonctionnels et intrinsèquement éphémères. Non dénuées souvent d’une dimension artistique, ces images s’inscrivent naturellement comme témoins de l’histoire, de l’histoire des arts et techniques, de l’histoire du goût, de l’histoire sociale.

Petit inventaire (non exhaustif) des ephemera

  • Ces images et supports largement illustrés, parfois sans aucun texte, sont désignés traditionnellement par le terme d’imagerie. Leur caractère souvent éphémère les range dans la catégorie des ephemera.
  • Historiquement, ce sont sans doute les images à destination religieuse qui constituent le cœur de la collection, suivies des images populaires. Puis les arts décoratifs se sont saisis, à partir du XVIIIe siècle, des techniques de multiplication du motif dans les domaines de l’éventail, du papier peint et dérivés (devants de cheminées, abat-jour), des images de mode, etc.
  • L’évolution des techniques de l’estampe, les capacités croissantes de production, l’intégration des reproductions photo-mécaniques ont vu se multiplier la production d’images imprimées à partir du début du 19e siècle: cours et modèles pour le dessin, l’écriture, la typographie, pour la décoration (peinture, broderie, couture), supports éducatifs et jeux variés, albums pour la jeunesse, jeux de patience, bons-points, supports commerciaux et publicitaires (affiches, cartes professionnelles…), documents officiels (papier monnaie, diplômes), menus illustrés, programmes et billets de théâtre, musique imprimée illustrée, étiquettes et emballages commerciaux, étiquettes d’hôtels pour les bagages…

 

Une répartition dans l’ensemble des collections

 

  • La collection d’ephemera s’est constituée au départ, « naturellement » puisqu’il s’agit d’images réalisées au moyen de techniques collectées par le département. Sont ensuite entrés, par don ou acquisition, des ensembles déjà constitués, preuve de l’intérêt que ce type d’œuvre commençait à, constituer pour lui-même (par exemple : la Collection Roger Braun : menus illustrés - don en 1941, la Collection Joseph Thibault « De tout un peu » : faire-part, carnets de bal, cartes de vœux et d’invitation… - acquisition en 1973, la Collection Desanges et Demaux : étiquettes d’hôtel - don en 1998)
  • Ces images peuvent se trouver mêlées à d’autres types de documents : à l’œuvre des artistes par exemple, comme les menus illustrés d’Alphonse Mucha, mais plus fréquemment dans les séries documentaires, reliées ou en portefeuille, ou dans les grandes collections historiques.

 

Le dépôt légal, mode d’entrée aujourd’hui privilégié

Aujourd’hui la même variété se constate, enrichie des nouveaux objets de consommation. Le Dépôt légal permet d’enrichir les séries, en plus des catégories déjà cités, de posters, albums à colorier, albums ou portfolio de reproductions, autocollants ou stickers, calendriers illustrés et calendriers perpétuels, carnets de notes, cartes à jouer, cartes de fantaisie, cartons d’invitation, cartes postales, cartes publicitaires, cartes de correspondance, cartes de reproduction, cartes de vœux, images didactiques, images publicitaires, jeux, kamishibaï, livres animés pop-up et flipbooks, livres d’images, livres d’activités manuelles, maquettes, marque-page, matériels pédagogiques, panneaux didactiques, pliages et origamis, puzzles, sets de table, travaux typographiques…

Une accumulation devenue précieuse

Pouvant paraître anodins lorsqu’ils ont pris isolément, les ephemera ont depuis longtemps intéressé les collectionneurs. Aujourd’hui, ces ensembles sont devenus aujourd’hui de véritables et précieux objets d’étude. En témoignent les collections également constituées dans d’autres institutions, telles que la John Johnson Collection à la Bodleian Library d’Oxford ou la collection de la Bibliothèque Forney à Paris, ainsi que de nombreux travaux universitaires. Prisés des chercheurs ou artistes et des artisans qu’ils inspirent, les ephemera permettent d’aborder certaines périodes ou certains faits sociaux sous des angles nouveaux et d’élargir l’horizon des études en arts et en sciences humaines.

 

Jeux de papier

Représentations du jeu : de la morale aux loisirs
Représentations du jeu : la satire ou l’allégorie
Jeux d’aujourd’hui
Jeux militaires
Albums à colorier et à dessiner
Jeux à découper
Jeux de l’oie

Contact

En vidéo

Un jeu de cartes pédagogique du XVIIIe siècle

Vanessa Selbach, chef du service de l’estampe ancienne et de la réserve au département des Estampes et de la photographie, vous invite à découvrir un jeu de cartes pédagogiques du XVIIIe siècle.

 

Album du duc de Bourgogne

Rémi Mathis, conservateur au département des Estampes de la BnF vous présente aujourd’hui un document particulièrement touchant. Il ne s’agit nullement d’un chef d’œuvre de l’histoire de l’art. Voici des dessins d’enfant… mais pas de n’importe quel enfant. Ceux du duc de Bourgogne, Louis de France, petit-fils de Louis XIV et père de Louis XV.