Les enjeux du projet Richelieu

Chantier majeur du ministère de la Culture, la rénovation de la BnF I Richelieu a été une occasion unique de transformer et de moderniser le berceau historique de la Bibliothèque. Elle a permis de restaurer des bâtiments et des décors exceptionnels, mais aussi de moderniser les espaces et les services offerts aux publics. 

 

Travaux de la salle Ovale, octobre 2020 © Jean-Christophe Ballot / BnF / Oppic / Inha / EnC

 

Si les interventions architecturales passées avaient surtout cherché à densifier les espaces pour conquérir de nouvelles surfaces, le projet actuel a visé au contraire à clarifier, préserver, donner à voir. L’enjeu a donc été de consolider, recomposer et réinterpréter des magasins de conservation, des galeries, des salles de lecture, des rotondes, tout en révélant la splendeur de ces lieux.

L’entreprise a également fédéré un vaste archipel d’espaces patrimoniaux, inscrits pour beaucoup au titre des monuments historiques, comme la galerie Mazarin, la galerie Mansart, la salle Ovale ou le salon Louis XV. Offrant désormais une promenade architecturale qui mène du XVIIe au XXIe siècle, le site Richelieu conjugue  son ancrage pluriséculaire avec le monde contemporain.

Richelieu en chiffres

 
  • 22 millions 

    de documents

  • 6

    départements spécialisés

  • 58 000

    m² de surface totale

  • 28 453

    m² de magasins

  • 12 ANNées

    de travaux

  • 5

    salles de lecture

  • 1 galerie

    d’expositions temporaires

  • 2

    entrées

  • 29 BORNES

    de médiation numérique

  • 1 café

    et une librairie

  • 1JARDIN

    de 1900 m²

  • 42 kilomètres

    de documents déplacés

Une restauration d’envergure

Réhabiliter le bâtiment et les équipements

Rénovation de la salle des colonnes 

Le projet de rénovation avait pour objectif non seulement de restaurer les bâtiments et les décors historiques exceptionnels, mais aussi de moderniser les espaces et les services offerts aux publics. Il est venu faire suite au constat du besoin nécessaire et urgent de mise aux normes techniques du site Richelieu et de la saturation des espaces, qui ne permettaient plus le bon accueil du public, des personnels et la bonne conservation des collections.

La mise aux normes complète du site et le renouvellement des équipements techniques permettent de mieux assurer la sécurité des personnes, des biens et des collections patrimoniales (20 millions de documents conservés sur le site). Les conditions de travail des lecteurs et du personnel en sont aussi considérablement améliorées.

Clarifier, préserver, donner à voir

La démarche architecturale, confiée aux architectes Bruno Gaudin et Virginie Brégal, appuyés par les architectes des monuments historiques Jean-François Lagneau et Michel Trubert, a été envisagée dans le respect des grands architectes qui les ont précédés, de François Mansart et Robert de Cotte à Henri Labrouste, Jean-Louis Pascal et Michel Roux-Spitz, ainsi que dans un esprit d’inventivité rendu nécessaire par les nouveaux usages de la Bibliothèque.

Si les interventions architecturales passées avaient surtout cherché à densifier les espaces pour conquérir de nouvelles surfaces, le projet actuel a visé au contraire à clarifier, préserver, donner à voir. L’enjeu a donc été de consolider, recomposer et réinterpréter des magasins de conservation, des galeries, des salles de lecture, des rotondes, tout en révélant la splendeur de ces lieux historiques. L’entreprise a également fédéré, dans un parcours redessiné pour mieux les découvrir, un vaste archipel d’espaces patrimoniaux, inscrits pour beaucoup au titre des monuments historiques, comme la galerie Mazarin, la galerie Mansart, la salle Ovale ou le salon Louis XV. Au terme d’une promenade architecturale du XVIIe au XXIe siècle, le public peut désormais découvrir la richesse de l’histoire du site Richelieu : elle raconte les multiples transformations de la Bibliothèque, qui conjugue aujourd’hui son ancrage historique avec le monde contemporain.

Escalier d’honneur dans le hall Vivienne - © Élie Ludwig / BnF

Un chantier en deux phases

Galerie de verre - © Laurent Julliand / Agence Contexte/ BnF

La rénovation s’est effectuée en deux phases, afin d’assurer la continuité des services proposés aux chercheurs et de garder la Bibliothèque ouverte. La première, de 2011 à 2016, s’est déroulée dans la moitié du bâtiment située le long de la rue de Richelieu (zone 1) ; elle a concerné particulièrement la salle Labrouste – dont la restauration a été menée par l’architecte en chef des monuments historiques, Jean-François Lagneau, les espaces du département des Arts du spectacle et la salle de lecture des Manuscrits. Une galerie de verre, qui permet aujourd’hui un accès plus fluide aux salles du musée, a également été réalisée grâce au mécénat de Saint-Gobain. En 2016, les bibliothèques des deux institutions partenaires de la BnF, l’Institut National de l’Histoire Art et l’École nationale des chartes, intègrent leurs espaces définitifs dans le quadrilatère, contribuant à faire de Richelieu un pôle international en histoire des arts et du patrimoine.

 

La seconde phase des travaux s’est déroulée de 2017 à 2022, dans la moitié est du bâtiment située le long de la rue Vivienne (zone 2).

Elle a concerné près de 28 000 m2, dont de nombreux espaces emblématiques du site au premier rang desquels figurent la salle Ovale et trois espaces classés, vestiges du palais Mazarin du XVIIe siècle : la galerie Mansart, la chambre de Mazarin et la galerie Mazarin, rare exemple de galerie baroque encore conservée en France. Sous la direction de Michel Trubert, architecte en chef des monuments historiques, ces chantiers de rénovation ont mobilisé une importante équipe de restaurateurs, constituée de spécialistes des décors peints, des toiles marouflées et des dorures. Le salon Louis XV, inscrit à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques, a également été restauré, sous la direction de Jean-François Lagneau, architecte en chef des monuments historiques.

 

En savoir plus sur l’histoire du site Richelieu

Rénovation de la galerie Mansart - © Jean-Christophe Ballot / BnF / Oppic

Un site ouvert à tous

Musée de la BnF, salle des Colonnes © Élie Ludwig / BnF

 

Avec cette réouverture, la BnF trouve sa pleine identité, répartie entre les deux rives de la Seine. Plus de 40 millions de documents y sont conservés, principalement sur deux sites : François-Mitterrand pour les imprimés et les documents audiovisuels ; Richelieu pour les collections dites « spécialisées » – manuscrits, dessins, gravures, photographies, estampes, cartes et plans, monnaies et médailles, antiques et bijoux soit plus de 22 millions de documents.

Pôle d’excellence dédié à l’histoire des arts et aux sciences du patrimoine depuis la réunion de la BnF, de la bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art et de celle de l’École nationale des chartes en 2016, la BnF| Richelieu s’ouvre aussi désormais à tous les publics pour donner à voir l’incroyable richesse des collections de la BnF grâce à une offre culturelle totalement renouvelée.

Un musée repensé

Le Cabinet précieux à Richelieu © Élie Ludwig / BnF

Le site Richelieu offre au public un musée qui embrasse toute l’étendue des collections, dévoile près de 900 œuvres, emblématiques des collections constituées au fil des siècles, selon un parcours allant de l’Antiquité à nos jours. Ce lieu culturel majeur occupe certains des plus beaux espaces du quadrilatère, comme la galerie Mazarin, la salle des Colonnes ou la salle de Luynes.

 

Visiter le Musée de la BnF

La salle ovale

La salle Ovale après restauration - © Jean-Christophe Ballot / BnF / Oppic

La majestueuse salle Ovale, à la fois salle de lecture, lieu de visite et de médiation, en accès libre et gratuit, devient le symbole de l’ouverture à tous du site Richelieu. Lecteurs et visiteurs de tout âge peuvent s’y installer librement et consulter l’un des 20 000 ouvrages mis à leur disposition, incluant la plus grande collection de BD en accès libre en France, ou explorer la richesse et la diversité des collections de la BnF via des dispositifs de médiation innovants et pensés pour un large public.

 

Accéder au site de la Salle Ovale

Un site ouvert sur la ville

Deux entrées, celle, historique, du 58 rue de Richelieu, et désormais celle du 5 rue Vivienne, ouvrent largement le site sur le quartier, permettent de traverser le quadrilatère et de découvrir librement ses espaces emblématiques. Dotée d’un café, d’une librairie et d’un nouveau jardin, la Bibliothèque s’ouvre à tous.

Le déménagement du siècle

Afin de permettre le maintien de l’accès aux collections et l’ouverture aux chercheurs pendant toute la durée des travaux, le chantier a été organisé en deux phases successives. Entre 2010 et 2022, il a donc fallu déménager 42 kilomètres linéaires de documents, répartis dans une zone ou une autre du site ou stockés sur les différents sites de la Bibliothèque.

La BnF | Richelieu, un chantier majeur du ministère de la Culture

Le projet

  • Restaurer les bâtiments et décors historiques exceptionnels
  • Moderniser les espaces et les services offerts aux publics
  • Conforter le site comme un haut lieu scientifique et culturel
  • Ouvrir à un large public et partager les collections au sein d’un nouveau musée

Le financement

Un budget de 261,3 millions d’euros, assuré par :

- le ministère de la Culture à hauteur de 84 % (218,7 millions d’euros), y compris les mécénats obtenus par la BnF (7,8 millions d’euros).
- le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche à hauteur de 16 % (42,6 millions d’euros).

Les commanditaires

Le ministère de la Culture, maître d’ouvrage, assure 80 % du financement de l’opération.

Le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MENESR) est associé à hauteur de 20 %, au profit des bibliothèques partenaires qui cohabitent avec la BnF (INHA, ENC).

Le pilotage de l’opération

L’Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture (OPPIC) est mandaté par le ministère de la Culture et le MENESR pour piloter l’opération.

Les architectes

L’agence Bruno Gaudin architectes a été sélectionnée en juillet 2007 pour mener la rénovation de l’ensemble du site. Elle est associée à trois bureaux d’études techniques : EGIS (tous corps d’état), CASSO (préventionniste) et 8’18 (éclairagiste).

Architectes en chef des monuments historiques (ACMH) :

  • Jean-François Lagneau, phase 1 (2011-2016)
  • Michel Trubert, phase 2 (2017-2022)

Les scénographes du musée de la BnF

Guicciardini & Magni architetti, Florence

Le mécénat, un soutien essentiel pour la renaissance de la BnF | Richelieu

Le mécénat a joué un rôle très important, à la fois financier, notamment pour la restauration des décors historiques, et symbolique. Lancée fin 2016, la campagne de mécénat a réuni, au sein du Cercle Richelieu, une vingtaine d’entreprises et de fondations mécènes, ainsi que le grand public. Tous ont largement contribué à rendre possible la réalisation de ce chantier ambitieux. Leur engagement dans la durée a été particulièrement remarquable.

En savoir plus sur Le Cercle Richelieu

La genèse du projet Richelieu – La démarche architecturale (vidéo)

Richelieu – La démarche architecturale BnF Durée : 11 min

Avant même le démarrage du chantier de rénovation du site Richelieu, et pendant toute la durée des travaux, la BnF et le réalisateur Jean-François Roudot du Forum des Images (en coproduction avec l’Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture - OPPIC) ont documenté le projet de rénovation du site historique de la Bibliothèque nationale de France.

Architectes concepteurs du projet, architectes des monuments historiques, responsables du projet Richelieu pour la BnF, restaurateurs du patrimoine… laissez-vous guider dans cette promenade architecturale et à travers le temps de 2009 à septembre 2022.

Dans cette vidéo, mettez-vous dans les pas des architectes en charge de la rénovation globale du site Richelieu, Virginie Bregal et Bruno Gaudin. Ils détaillent les étapes du chantier, entre phase 1 et phase 2, expliquent les logiques de circulation et de distribution rendues possibles par la création de nouveaux espaces.

Même si vous avez déjà visité les lieux, vous porterez un regard neuf sur la première volée de marches du nouvel escalier, vous découvrirez qu’il n’y a seulement seule traversée dans le bâtiment mais deux traversées superposées… et mille autre choses.