À rebours d'Hokusai : l'art japonais avant 1850 - Bibliographie

Sous la vague au large de Kanagawa (Les Trente-six vues du mont Fuji), Hokusai Katsushika, vers 1829-1833

 

Katsushika Hokusai (1760-1849) est à la fois l’aboutissement et le représentant le plus connu, au moins hors de son propre pays, de l’art japonais traditionnel. Par « traditionnel », il faut entendre ici antérieur au milieu du XIXe siècle, ce moment de bascule où le Japon s’ouvre au monde après plus de deux siècles (1641-1853) de politique isolationniste. Pour les Japonais, durant toute cette période, le monde extérieur se limite en effet à la seule Chine et au minuscule comptoir hollandais de Dejima, à travers lequel filtrent néanmoins informations, écrits et images.
 
Le « vieux fou de peinture », lui-même très curieux de tout ce qui pouvait venir d’Occident, est mort quatre ans trop tôt pour assister à l’arrivée des Américains dans la baie d’Edo (aujourd’hui Tokyo). L’événement allait précipiter le pays, pendant toute l’ère Meiji (1868-1912), dans un cycle de transformations politiques, économiques et culturelles sans précédent depuis l’introduction de la culture chinoise dans l’archipel, au 6e siècle de notre ère.
Pour  autant, Hokusai, artiste éminemment singulier, déjà influencé par ce qu’il pouvait connaître des arts visuels européens tout en demeurant fidèle à une esthétique nippone qu’il a fini par incarner, n’est pas qu’un artiste traditionnel. Même s’il s’inscrit, bien sûr, dans une longue histoire, celle de l’estampe ukiyo-e, apparue dans la seconde moitié du XVIIe siècle, et celle de la peinture, plus ancienne encore d’un bon millénaire.
À rebours de son œuvre, dont la fantaisie et l’invention n’en finit pas de fasciner les occidentaux depuis maintenant plus de 150 ans, nous remonterons non seulement le fil de ces deux arts qu’il pratiqua en maître, mais aborderons également les arts décoratifs, la sculpture, l’architecture et l’art des jardins, sans oublier les arts du spectacle, le théâtre kabuki formant le cœur même de ce monde flottant (ukiyo) des grandes villes de l’époque d’Edo (1603-1868), qui fut précisément le vivier de l’estampe.
Tous les ouvrages indiqués dans cette bibliographie sont consultables en salles F et E de la Bibliothèque tous publics.

Pour une première approche

  • Matthi Forrer. Hokusaï. Paris : Hazan, 2011. Ce « beau livre » sait mettre en valeur toutes les facettes du génie d’Hokusai, sans pour autant sacrifier à la qualité du texte, écrit par l’un des plus grands spécialistes internationaux de l’artiste.
  • Nelly Delay. L’estampe japonaise. Paris : Hazan, 1993. Panorama complet de l’estampe japonaise, de son histoire et de ses techniques, servi par de belles illustrations grand format, dont l’érudition ne nuit nullement à la clarté, cet ouvrage est idéal pour mieux situer Hokusai dans la lignée des artistes ukiyo-e qui le précédent.
  • Mieko Murase. L’art du Japon. Paris : Librairie générale française, 1996. Ce précieux manuel, signé d’une historienne de l’art qui a enseigné plus de 30 ans à la Columbia University de New York, couvre toute l’histoire de l’art japonais, des origines à l’ère Meiji (1868), et comporte une bibliographie, une chronologie et un index.
  • Rossella Menegazzo. Le Japon. Paris : Hazan, 2008. Dans une collection à la pédagogie remarquable et aux titres désormais nombreux, une véritable introduction à l’art et à la civilisation japonaise, qui peut, avec autant de profit, se feuilleter au gré des images et de leurs commentaires ou se lire plus en profondeur.

Pour aller plus loin