Contrat de performance

Le Contrat d’objectifs et de performance 2022 - 2026 est le document qui formalise les orientations stratégiques de la BnF et décrit les actions prioritaires conduites au cours des cinq années de sa durée. Il constitue un cadre de référence pour l’ensemble des personnels de la Bibliothèque en proposant une vision d’ensemble du projet collectif de l’établissement. Il met en avant les transformations opérées dans la longue durée par la Bibliothèque.
 

 

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L’avenir à sa source

Information continue, immédiateté des messageries, infinitude de l’internet, crépitement des réseaux sociaux : l’époque, rivée au présent, paraît n’envisager l’avenir qu’à court terme. Nous sommes priés de réagir, d’enchaîner, de regarder droit devant ; de nous hâter d’atteindre un futur semblant dénué de toute attache.

Qu’est-ce donc que le futur, pourtant, sinon un passé en puissance ?
Se retourner, sonder les chemins empruntés par nos devanciers, ne serait-ce pas se donner une chance de voler plus sûrement vers notre avenir ? De le construire plutôt que de le subir ?

Depuis François Ier et l’invention du dépôt légal, depuis même Charles V dont la bibliothèque cesse d’être un bien privé, la BnF est le sismographe du monde. Aujourd’hui comme hier, ceux qui l’animent en font la passerelle d’une génération à l’autre, la sentinelle de la mémoire commune, le témoin attentif d’un présent fugitif, la source d’un futur en perpétuel surgissement.

Parce que nous croyons en la sagesse des siècles, jour après jour nous préservons et accroissons nos collections, les restaurons et les numérisons. Livres, documents numériques ou papier, journaux, images et objets deviennent le terreau fertile d’idées et d’œuvres à naître.

Nous faisons tout pour que nos visiteurs y aient accès, que nos espaces se prêtent à la recherche, à la lecture et au partage.
Chez nous, chacun reprend son souffle, déambule, dialogue. La pensée germe en silence, puise à mille sources, se développe, sinue, marque des pauses, bourgeonne.

Pas de culture sans désir de culture, alors nous nous ouvrons toujours plus au monde grâce à notre musée, nos sites web, conférences et expositions.
Ce qui nous émeut le plus, à la BnF, c’est de permettre cette éclosion de la pensée et du savoir ; de voir nos collections rendues fécondes par nos visiteurs ; de laisser chaque jour la mémoire livrer passage à l’avenir.

Ce nouveau Contrat d’objectifs et de performance témoigne de tout ce que nous mettons en œuvre pour y parvenir.

À quoi ressemblera la BnF en 2030 ?

Répondre à cette question peut paraître difficile mais si 2030 est assez lointain à l’échelle de nos vies, c’est très proche à l’échelle temporelle de la BnF.

Grâce aux divers chantiers qu’elle mène et aux orientations aujourd’hui fixées, les contours de ce visage se dessinent d’ores et déjà.

La BnF en 2030, ce sont d’abord les millions de lecteurs, chercheurs, visiteurs que l’établissement aura accueillis, dans la diversité de leurs profils, de leurs usages et de leurs attentes au sein de ses salles de lecture rénovées, de son musée, de ses auditoriums, salles de conférences et espaces publics. 

Les sites de François-Mitterrand et de Richelieu auront continué à évoluer pour offrir le confort et les services attendus des lecteurs en 2030 en maintenant leur vocation, dans un monde toujours plus numérique, à être des lieux à part, havres propices à l’étude et à la pensée aussi bien qu’aux rencontres physiques avec les êtres et les œuvres.

La bibliothèque aura acquis de nouvelles capacités de conservation grâce au site d’Amiens et à ses réserves foncières, situation inédite dans son histoire qui lui permettra d’envisager sereinement l’avenir jusqu’au XXIIe siècle. 

La BnF en 2030, c’est la presse plus largement sauvegardée, diffusée et valorisée, toujours à Amiens, grâce à la numérisation des titres et au conservatoire national de la presse. 

C’est aussi le dépôt légal numérique généralisé qui sera devenu une réalité depuis plusieurs années, systématisant la conservation d’une quantité vertigineuse de documents dématérialisés, accompagnés de clés de lecture et d’outils de recherche ouvrant davantage de portes à des millions d’internautes et de lecteurs : métadonnées, transcription des contenus, fouilles de données et d’images, reconnaissance de formes… Leur exploration grâce à l’intelligence artificielle aura tracé et continuera de tracer de fabuleuses perspectives pour la recherche et la création. Plus que jamais, l’avenir prendra sa source dans notre établissement. 

La BnF en 2030, c’est une communauté humaine qui  aura connu de nombreux départs et de nombreuses arrivées  mais sera toujours soudée par les valeurs du service public ; un collectif ouvert et bienveillant capable de faire des choix et d’évoluer en s’assurant du bien être de chacun, répondant aux enjeux environnementaux, raisonné dans l’utilisation de ses ressources et faisant progresser jour après jour les conditions de travail. 

C’est enfin la conscience que la coopération est essentielle à la réussite de projets d’envergure et que ceux-ci dépassent le périmètre d’une seule institution : les formes de partenariat se seront multipliées et diversifiées pour créer de nouvelles synergies scientifiques, culturelles,  pédagogiques et territoriales en France et dans le monde.

La BnF de demain, c’est sûrement, en somme, la BnF que nous connaissons et que nous aimons, transformée par le temps pour toujours mieux affirmer son immuable projet d’avenir.

Axes, projets et traversées

Axes

Le contrat 2022-2026 entend, plus que jamais, donner du sens à l’action globale de la BnF.
Il s’organise autour de 4 axes, 3 projets emblématiques et 4 traversées.

Dans la continuité du précédent COP, les objectifs se regroupent autour de quatre axes stratégiques :

  1. Amplifier le partage avec tous les publics d’un patrimoine exceptionnel et vivant.
    Cet axe concerne la politique de l’établissement en direction de ses publics, avec une attention particulière à la politique culturelle dans le contexte du déploiement de nouvelles offres sur le site de Richelieu. La BnF continuera par ailleurs à enrichir et moderniser ses offres et services, physiques et numériques, pour les faire correspondre aux attentes des publics et simplifier les démarches des usagers.
  2. Enrichir la collecte et la préservation des collections pour garantir, à l’heure du numérique, la constitution d’une mémoire commune.
    L’établissement s’attachera à mettre en œuvre le dépôt légal dématérialisé, à achever l’important projet dit de transition bibliographique et à redéfinir la politique de conservation dans la perspective de la création du nouveau centre d’Amiens et de la mise en œuvre d’une gestion dynamique des collections. La presse constituera une priorité de la politique de numérisation.
  3. Renforcer nos coopérations avec les réseaux professionnels en partageant nos expertises, outils et moyens.
    La BnF et ses partenaires valoriseront et mutualiseront leurs expertises et savoir-faire pour développer des outils et services à forte valeur ajoutée collective. L’établissement s’attachera à fédérer ses actions partenariales autour de ses grandes priorités éditoriales (la presse, les collections d’origine étrangère), à conforter sa place dans l’écosystème de la recherche et à innover dans les domaines techniques (fouille de données, intelligence artificielle…) grâce à des projets partenariaux de recherche et développement.
  4. S’appuyer sur un modèle de gestion responsable pour remplir efficacement nos missions.
    Une attention particulière sera portée à l’accompagnement des agents, aux nouveaux modes de travail, aux évolutions de métiers et de compétences, à la modernisation de l’environnement numérique de travail, à la simplification des procédures et aux transformations engagées dans le domaine immobilier. Plus largement, la BnF entend poursuivre ses actions en faveur de la qualité de vie au travail et de la prévention des risques, mais aussi intensifier sa politique en matière de responsabilité sociétale et environnementale (lutte contre les discriminations, pour l’égalité femmes-hommes, réduction de l’impact environnemental de la BnF).

Pour impulser une dynamique transversale, trois grands projets, à la croisée des principales missions de la BnF, et quatre traversées illustrent les orientations stratégiques du COP.

 

Projets

  • La réouverture de Richelieu
    Après la restauration et la rénovation de ce patrimoine exceptionnel, la BnF a pour ambition de mieux servir sur son site historique les publics, chercheurs, lecteurs et visiteurs, et offrir à tous, par le savoir et la culture, l’accès à la richesse et à la diversité du patrimoine de la Bibliothèque.
  • Le dépôt légal numérique 
    La mise en œuvre progressive de la collecte des documents nativement numériques, enjeu technologique et patrimonial majeur, permettra de poursuivre l’exercice du dépôt légal, mission première de la BnF et socle historique de l’enrichissement des collections patrimoniales nationales.
  • Le Pôle de conservation à Amiens 
    La construction d’ici 2028 d’un nouveau Centre de conservation et la création d’un Conservatoire national de la Presse, la préparation de ce chantier dès 2022, garantiront l’avenir de la BnF en lui permettant d’assurer ses missions durablement

Traversées

  • Les collections de presse 
    L’ampleur des collections de presse, l’usage intense qu’en font les lecteurs, leur fragilité, leur importance symbolique enfin, conduisent la BnF à leur accorder une attention particulière à travers des actions prioritaires de conservation et de numérisation, et des programmes pédagogiques, culturels et scientifiques.
  • Les territoires 
    La portée nationale de ses collections, l’importance de son action de coopération nationale et internationale conduisent la BnF à renforcer et mieux structurer son action en direction des territoires dans un souci de meilleur partage et de plus grande visibilité d’un bien commun.
  • L’intelligence artificielle 
    La mise en œuvre de la feuille de route sur l’intelligence artificielle implique des expérimentations en vue d’intégrer, de façon responsable et éthique, cette technologie aux activités de traitement des données à l’œuvre à la BnF.
  • La responsabilité sociétale des organisations (RSO) 
    Les recommandations découlant de la RSO constituent, pour l’ensemble des projets majeurs de l’institution, un levier central d’amélioration de son modèle de gestion sociale, sociétale et environnementale.