Marie-Anne Barbier - Bibliographie

 
Tomyris, tragédie, par Mlle Barbier. Paris : P. Ribou, 1707.
Marie-Anne Barbier naît dans le milieu de la bourgeoisie orléanaise le 21 janvier 1664. En 1701, elle publie dans le Mercure galant une courte « Épitaphe de Mlle de Scudéry » qui témoigne déjà de sa volonté de s’inscrire dans une histoire littéraire féminine illustre.
L’année suivante, elle fait jouer à la Comédie française une première tragédie, Arrie et Pétus. La pièce est un succès et Marie-Anne Barbier produira dans la décennie qui suit trois autres tragédies également jouées à la Comédie française : Cornélie, mère des Gracques (1703), Tomyris (1707) et La Mort de César (1709).

Œuvrer à sa gloire et à celle de son sexe

Dès la publication d’Arrie et Petus, elle doit cependant affronter l’accusation d’avoir investi ce genre sérieux par excellence qu’était alors la tragédie sous une tutelle masculine – identifiée par ses détracteurs comme étant l’abbé Pellegrin – et de ne pas avoir réellement écrit son œuvre. Elle se défend dans la préface de l’édition suivante de sa tragédie et revendique en être pleinement l’autrice.
Sous la Régence s’ouvre une nouvelle page de la carrière littéraire de Marie-Anne Barbier. Elle publie en 1713 un recueil d’histoires galantes intitulé Le Théâtre de l’amour et de la fortune, genre littéraire plus proche de ceux des « Modernes ». En 1716 et 1718, elle produit deux livrets d’opéra qui seront ses plus grands succès : Les Fêtes de l’été, représentées à l’Opéra pendant plusieurs mois, puis Le Jugement de Pâris qui sera abondamment commenté et donnera lieu à de nombreuses parodies et reprises. En 1719, Marie-Anne Barbier explore encore un nouveau genre littéraire en publiant une comédie, Le Faucon. Elle lance enfin son propre périodique littéraire, intitulé les Saisons littéraires, composé de poésies, de critiques théâtrales, d’églogues, d’histoires en prose. A partir de 1722, elle cesse de publier mais compose encore deux comédies manuscrites en prose. Elle meurt vers 1745.
Son œuvre, pourtant bien connue de ses contemporains, traduite à l’étranger et rééditée en recueils pendant la première moitié du XVIIIe siècle, tombe progressivement dans l’oubli avant d’être remise en lumière à la faveur de travaux de recherche au tout début du XXIe siècle.

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